Extradition de « Yonyon » : le RNDDH remet en question la jubilation de la PNH

Pour la hiérarchie de la Police nationale d’Haïti (PNH), l’extradition du puissant chef de gang des « 400 Mawozo », Germine Joly, est vu comme une petite victoire. Qu’est-ce qui peut être dissimulé derrière cette réjouissance se questionne la directrice de programme du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Marie Rosie Auguste Ducéna.

La défenseure des Droits humains se dit interloquée en apprenant que le prisonnier, Germine Joly « Yonyon » a été extradé, mardi, vers les États-Unis d’Amérique. Une délégation d’agents du FBI ont accompagné le cerveau du gang des « 400 Mawozo » pour s’embarquer pour le pays de l’Oncle Sam.

« Yonyon » fait l’objet de plusieurs chefs d’accusation dont assassinats, trafic de drogue, enlèvements et séquestration contre rançon au préjudice de citoyens américains. Lors de son extraction du Pénitencier national, une forte mobilisation d’agents de plusieurs unités spécialisées de la PNH, a été remarquée. Le chef de gang, selon des sources concordantes, renonçait à coopérer avec les autorités policières de la Direction centrale administrative (DAP).

Aux heures qui ont suivi cette extradition, la PNH a mobilisé l’ensemble de ces plateformes de communication pour se réjouir du déplacement du prisonnier, regrette Marie Rosie Auguste Ducéna.

Si les autorités policières se félicitent de l’opération, c’est tout le contraire pour les proches des victimes des citoyens ayant été affectés par ses agissements. Marie Rosie Auguste Ducéna soutient que le concerné bénéficiait d’un traitement questionnable quant à son incarcération. Il avait accès au téléphone, il payait grassement des policiers pour s’octroyer des services de VIP et offrait aux policiers des avantages faramineux, déplore-t-elle.

Incarcéré en janvier 2014, condanmé en mai 2018, Yonyon était accusé de planifier et de diriger les opérations du gang des « 400 Mawozo ». Le kidnapping collectif des missionnaires américains et d’autres actes spectaculaires à Port-au-Prince porte son empreinte. Il devra s’expliquer sur ses relations avec des hommes du secteur économique, des dirigeants politiques et des journalistes.

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