Mondial U17 - Republique dominicaine

Football : Haïti sombre dans l’inaction, tandis que la République Dominicaine s’élève vers le succès.

Tandis que la violence des gangs et la corruption règnent en Haïti, le pays voisin, la République dominicaine, avance à grands pas dans de nombreux domaines, y compris dans le sport. Autrefois un point fort pour Haïti, même le tourisme, qui était l’un des secteurs phares, est aujourd’hui dépassé. La République dominicaine, quant à elle, a su capitaliser sur le sport, et en particulier le football, un sport traditionnellement moins pratiqué que le baseball.

Le 16 octobre 2024 marque un moment historique pour la République dominicaine, qui accueille pour la première fois un tournoi de la FIFA : la Coupe du Monde Féminine U-17. Cet honneur symbolise non seulement l’évolution du football dans ce pays, mais aussi l’engagement des autorités dominicaines envers le développement du sport, en particulier du football. Une trajectoire qui contraste douloureusement avec celle de son voisin, Haïti, autrefois considéré comme une terre de football, mais aujourd’hui paralysé par la violence et l’absence de vision politique en matière sportive.

Bien que la République dominicaine ne soit pas historiquement perçue comme une nation de football, ces dernières années ont montré un engagement clair des autorités pour changer cette perception. Le pays a massivement investi dans ses infrastructures sportives, créant des centres d’entraînement modernes et encourageant la formation de jeunes talents. Ces efforts se sont traduits par une montée en puissance progressive de son équipe nationale et l’organisation d’événements sportifs internationaux, comme cette Coupe du Monde U-17 Féminine.

Ce tournoi représente l’aboutissement de plusieurs années d’efforts et incarne une stratégie nationale de développement du football, inscrite dans une politique plus large de promotion du sport. Les autorités dominicaines ont compris que le sport est un vecteur de développement social, économique et culturel. Grâce à ces investissements, elles cherchent à attirer des talents locaux, à créer des emplois et à unifier la nation autour d’une passion commune. Cet événement international marque une étape clé, plaçant la République dominicaine sous les projecteurs mondiaux.

Le sport en otage de la violence en Haïti

De l’autre côté de l’île, Haïti vit une réalité bien différente. Le football, qui occupe une place particulière dans le cœur des Haïtiens, a longtemps été une source de fierté nationale. Malgré les difficultés, l’équipe nationale a réussi à se qualifier pour des compétitions internationales dans le passé, notamment avec l’exploit de 1974 en Coupe du Monde et les espoirs suscités par le programme U-17 de 2006. Mais ces espoirs se sont vite évanouis.

Aujourd’hui, en Haïti, la violence des gangs a étouffé le sport. Les stades, autrefois lieux de rassemblement, sont devenus des espaces abandonnés. Le football, qui aurait pu être un outil de cohésion sociale et un espoir pour la jeunesse, est en train de disparaître. Les compétitions nationales sont annulées ou déplacées à l’étranger. Les jeunes talents n’ont aucune plateforme pour se développer, et les espoirs d’un renouveau s’amenuisent de jour en jour. Pendant que la République dominicaine investit dans le sport comme un levier de développement, Haïti voit son football sombrer dans le chaos.

Si la violence des gangs est une réalité indéniable, le problème fondamental en Haïti réside dans l’absence de volonté politique pour sauver et promouvoir le sport. Depuis la fin du programme de développement sportif en 2006, aucun dirigeant haïtien n’a réussi à mettre en place une véritable politique sportive. Le ministère des Sports est souvent perçu comme un organisme symbolique, sans vision claire ni moyens suffisants pour redonner vie aux infrastructures abandonnées ou encourager la formation des jeunes. Les stades, qui auraient pu être des havres de paix et d’épanouissement pour la jeunesse, sont laissés à l’abandon.

Ce manque de leadership et de planification montre l’échec des autorités haïtiennes à comprendre l’importance du sport comme outil de transformation sociale. Tandis que la République dominicaine voit ses investissements sportifs porter leurs fruits, Haïti reste prisonnière de sa violence et de l’inaction de ses dirigeants.

Ce contraste frappant entre les deux pays devrait pourtant servir de leçon aux dirigeants haïtiens. Le football, et plus largement le sport, peut jouer un rôle essentiel dans la reconstruction du tissu social. En République dominicaine, l’investissement dans le football a permis de dynamiser l’économie locale, d’inspirer une nouvelle génération et de projeter une image positive sur la scène internationale. Haïti, avec son amour profond pour le football, pourrait suivre cette voie.

Cependant, sans un véritable plan d’action, le football haïtien continuera de s’éteindre. Les autorités doivent prendre conscience que l’avenir du sport en Haïti dépend non seulement de la sécurité, mais aussi de la mise en place d’une politique cohérente et durable. Investir dans le sport, c’est investir dans l’avenir de la jeunesse et offrir une alternative à la violence et au désespoir.

Alors que la République dominicaine célèbre l’organisation de la Coupe du Monde Féminine U-17, Haïti doit se poser une question cruciale : quand est-ce que ses dirigeants prendront enfin au sérieux le potentiel du sport pour redresser le pays ?

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