Formation du cabinet ministériel : Pierre Espérance alerte contre le choix du doyen Bernard Sainvil
Pressenti pour occuper le poste de ministre de la Justice et de la Sécurité publique en remplacement de Me Carlos Hercule, le magistrat Bernard Sainvil traîne une réputation entachée, selon le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Pierre Espérance met en garde le Conseil présidentiel de transition (CPT) ainsi que le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé contre la nomination du doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince à la tête du MJSP.
Dans les coulisses de la Primature et de la Villa d’Accueil, le nom de Bernard Sainvil circule avec insistance pour ce poste stratégique. Toutefois, Pierre Espérance est catégorique : il est hors de question de confier le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, une institution régalienne, à un magistrat accusé de corruption, de complaisance envers l’impunité et de manque d’intégrité.
Selon le défenseur des droits humains, le profil de Bernard Sainvil ne correspond pas à celui d’un homme honnête, capable de faire avancer les réformes nécessaires. À titre d’exemple, il cite l’instruction du dossier PetroCaribe confiée au juge Ramoncite Accimé. Cette décision, selon lui, visait à préserver les relations entre l’ancien président Michel Martelly et Bernard Sainvil. Ce dernier aurait ainsi contribué à blanchir les principaux accusés, dénonce Espérance.
La mise en garde contre la nomination de Bernard Sainvil s’inscrit dans une démarche visant à garantir le succès de la transition politique, a soutenu Pierre Espérance. Il insiste sur la nécessité d’écarter Sainvil en raison de son rôle dans la banalisation des droits fondamentaux, son laxisme face à l’impunité, et ses liens supposés avec des gangs armés. Espérance critique également la gestion pénale de Sainvil, marquée par une absence de procès pour les crimes de sang, les crimes financiers et les exactions commises par les gangs contre la population civile.
Concernant le dossier des trois conseillers de la présidence — Dr Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin — impliqués dans le scandale des 100 millions de gourdes liés au Conseil d’administration de la BNC, Pierre Espérance affirme que Bernard Sainvil aurait tenté d’interférer pour faire échouer l’enquête.
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