Franckétienne vend tableaux et livres pour ne pas « crever de faim », des jeunes solidarisent

L’Art ne nourrit pas son homme, dit-on. La précarité dans laquelle vivote le fameux peintre et écrivain Frankétienne le confirme. Une exposition-vente des tableaux et livres de Frankétienne s’est ouverte à son domicile ce mercredi et prendra fin le samedi 10 juin prochain. Une activité lancée par l’auteur du livre « Mur à crever » pour s’empêcher de crever de faim. Ils étaient plusieurs dizaines de jeunes venus témoigner leur solidarité avec le dramaturge.

Des tableaux imprégnés de couleurs vives et d’une esthétique originale sont bien exposés. Sur une table, des ouvrages sont alignés. Nous ne sommes pas dans un musée national, encore moins dans une foire du livre. Mais au domicile de Francketienne, mapou de la littérature haïtienne. Ce matin, la galerie de la maison de l’écrivain est transformée en un véritable musée où défilent des amants du livres dont la plupart sont des jeunes qui viennent apporter leur solidarité à Frankétienne, nom bien connu dans le milieu littéraire haïtien.

Dans une entrevue accordée récemment à Télé Métropole, l’écrivain de 87 ans a mis à nu sa situation économique précaire. D’ailleurs, C’est ce qui lui pousse à organiser cette exposition-vente. Ils ne sont pas trop nombreux ceux-là qui répondent à l’appel. Mais ils sont heureux de pouvoir participer à cette activité à l’idée de supporter le professeur Franckétienne. C’est un honneur pour eux de lier connaissance avec ce ténor de la littérature contemporaine.

« Rencontrer Franckétienne n’est pas chose
facile. Cette activité est une très belle opportunité pour moi de voir face à face cette grande figure de la littérature haïtienne », a lâché un citoyen.

L’auteur de « Mur à crever » est aujourd’hui économiquement crevé. Personne n’aurait imaginé une telle situation. Selon certains participants, cela est dû à l’absence d’une politique culturelle dans le pays. Ils critiquent l’actuelle ministre de la communication et de la culture, Emmelie Prophète, écrivaine de son état, qui semble avoir perdu son « Art » comme le fameux territoire de Village de Dieu.

Si sur les réseaux sociaux certains internautes critiquent Frankétienne d’avoir exposé au grand public sa situation économique précaire, un commissaire de police croisé à l’exposition salue le courage de l’écrivain qui n’a pas caché sa situation économique exécrable.

« Pour ce qu’il représente pour le pays, Franckétienne ne devrait pas se trouver dans une situation pareille où il ne peut même pas répondre à ses besoins économiques », regrette l’agent de police. Il dit être prêt à accompagner Franckétienne. « Je suis prêt à déduire chaque mois 2500 gourdes de mon salaire pour aider l’écrivain à succès. Je pense que d’autres citoyens vont me suivre dans cette démarche. Franckétienne est une icône. Il mérite tout nos supports », soutient le commissaire de police.

Dramaturge, poète, écrivain, peintre, professeur, Franckétienne à plusieurs cordes à son arc. Il est l’un des plus grands créateurs littéraires haïtiens. Francketienne est toujours prêt à accompagner les jeunes écrivains comme par exemple Bonel Auguste qui est poète. Il n’a pas manqué de chanter les louanges de Franckétienne.

La réalité de Frankétienne confirme l’idée vieille comme le monde que « l’Art ne nourrit pas son homme ». Ceux qui refusent de regarder la situation haïtienne par le petit bout de la lorgnette, verront indubitablement que c’est l’art de ne rien faire des soi-disant autorités qui pourrit la vie de la population, voire de nos artistes et écrivains.

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