Fusillade à l’HUEH : les funérailles des journalistes tués et l’enquête sur le crime dans l’impasse

L’Exécutif de transition se dérobe de ses responsabilités en dépit des engagements pris pour accompagner les proches des victimes de l’attaque armée meurtrière perpétrée le 24 décembre 2024 par des bandits de la coalition criminelle «Viv ansanm» ayant coûté la vie à plusieurs personnes dont deux journalistes, dénonce un proche d’une victime.

Environ quinze jours après l’attaque contre l’un des compartiments de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) lors d’une tentative de relancer les activités du plus grand centre hospitalier public du pays dysfonctionnel depuis février 2024, aucun suivi n’a été engagé pour assister les proches des victimes. Marie Mica Honoré, femme du journaliste Jimmy Jean, tué dans la fusillade, exprime sa frustration face à l’irresponsabilité de l’Exécutif.

Sur les ondes de Radio Kiskeya, elle confirme avoir rencontré le secrétaire général de SOS Journaliste, Joseph Guyler C Delva, membre de la Commission mise en place pour enquêter sur le drame, sans des perspectives positives. Le responsable de SOS Journaliste s’est montré évasif sur les engagements de l’État envers les familles des victimes.

S’agissant des préparatifs liés à l’organisation des funérailles et l’accompagnement aux proches des victimes, Marie Mica Honoré déclare ignorer jusqu’ici les démarches entreprises. Les corps placés dans une morgue privée dans la capitale doivent être inhumés dans un délai proches, lance-t-elle.

Dans l’intervalle, l’enquête initiée par la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) bat de l’aile. L’ancien ministre de la Santé publique et de la population, Dr Duckenson Lorthé Bléma, a boudé vendredi dernier la convocation de la DCPJ. Il ne s’était fait pas représenter par son avocat.

Il importe de rappeler que les journalistes Jimmy Jean, qui travaillait pour le média en ligne «Moun afè bon TV», Mackenzy Nathoux, affecté à VOA créole et le policier Daniel Renaud ont été tués dans une attaque attribuée au gang «5 Segond», affilié à la coalition «Viv ansanm». Plusieurs journalistes blessés reçoivent encore des soins à l’hôpital.