Gonaïves : Commotion aux funérailles de Jacques Faubert Étienne

La ville des Gonaïves prendra du temps pour s’en remettre de ce choc provoqué par la disparition brutale et tragique de l’un de ses dignes fils, l’ingénieur en électronique, Jacques Faubert Étienne (41 ans), a déclaré Michelet Yvon Joseph «Fouyapòt».

Une météo peu clémente a accueilli, samedi, l’arrivée de la dépouille mortelle au Salon Saint-Charles aux Gonaïves. De fines gouttes qui commençaient à tomber rivalisaient une température moite en cet automne sans faste.

Comme dans un rêve, certains osent imaginer encore la gaieté, la fougue, l’enthousiasme de Jacques Faubert Étienne, déclinés dans ce cercueil, exposé avant les ultimes hommages.

En parallèle, dans la salle, un silence pesant rythmé par des cris intermittents a caractérisé l’ambiance, dans la foulée des gestes de salutations à la famille éplorée. Pour des raisons familiales, le cercueil était resté fermé, l’assistance n’a pas eu le temps de saluer l’ingénieur Jacques Faubert Étienne.

Le célébrant principal, le vicaire général du diocèse des Gonaïves, Ramann Aristide, souligne le caractère précieux de la vie tout en appelant les dirigeants à agir pour protéger la vie des autres.

« La population en a marre de compter des cadavres. La communauté de l’Église pousse un cri pour interpeller les dirigeants à œuvrer pour adresser l’insécurité. Le pays fonce vers la catastrophe, il est urgent d’agir »,lance le célébrant.

Tout une vie dédiée à la cause de l’intelligence et de la recherche scientifique se voit anéantie, en un rien de temps. L »assassinat de « Fofo », natif de la Cité de l’Indépendance, qu’il chérissait tant, laissera des séquelles irrémédiables sur la postérité. Il se distinguait dans des initiatives visant l’avancement des jeunes. Jacques Faubert Étienne était ce génie qui imposait une dictature dans les tableaux d’honneur à l’École Cyr-Guillo, au Collège Immaculée Conception aux Gonaïves et chez les Frères de Saint-Louis de Gonzague à Port-au-Prince. Une perte énorme pour Haïti, considère, Pierre Robert Auguste.

« Gonaïves a perdu. Haïti a perdu. Le monde a perdu aussi. Déjà, son savoir s’imposait en Europe, particulièrement en France d’où il était revenu attitré de maîtrises.


Nous aussi, parents et amis, nous avons perdu. Nous avons perdu un homme tout sourire. Nous avons perdu un volontaire de la générosité et de la disponibilité. Nous avons perdu un homme qui n’hésitait devant aucun danger pour porter aux autres assistance et secours . Et le jour, où lui, il en avait tant besoin, il n’en a pas trouvés, pensant peut-être que sa croyance serait son bouclier », a tranché Pierre Robert Auguste.

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