Grâce présidentielle : l’OPC et le Ministère de la Justice à couteaux tirés !
Le Protecteur du Citoyen prend le contre-pied des informations communiquées par le Ministre de la Justice, Lucmane Delille, laissant croire que l’OPC a été consultée dans la sélection des prisonniers graciés. « L’OPC n’a jamais travaillé avec le MJSP sur une éventuelle liste de libération… », dément Renan Hedouville.
Entre l’Office de la Protection du Citoyen et le Ministère de la Justice, les violons ne s’accordent pas autour du processus de libération de plus de 400 prisonniers, graciés par le Président Jovenel Moïse. Les correspondances s’entrecroisent. Après à la note de presse du titulaire du MJSP rendue publique ce mardi 30 juin, faisant état de l’implication de l’OPC dans l’élaboration de cette liste, le Protecteur du Citoyen répond et apporte un démenti formel.
Dans une note responsive, l’OPC se dit étonné et stupéfait suite à la sortie de Lucmane Delille, et dénonce cette déclaration qualifiée de « mensongère ». « L’office n’a jamais travaillé avec le MJSP sur une éventuelle liste de libération de prisonniers devant bénéficier de grâce présidentielle. Le Protecteur du Citoyen n’a jamais eu de rencontre ni d’entretien avec le Ministre de la Justice, depuis son installation le 5 mars 2020 », a précisé Renan Hedouville.
Toutefois, l’OPC se dit disponible à prendre part à toute consultation avec les responsables dudit Ministère ou toute autre structure étatique sur la problématique de la prison en Haïti.
Notons que dans une note de presse en date du 30 juin 2020, le Ministère de la Justice avait souligné que « les condamnés sélectionnés pour bénéficier de la grâce présidentielle l’ont été, suivant des critères établis en concertation avec l’OPC, le BINUH, le MJSP, le décanat du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince et la Fédération des Barreaux d’Haïti ». Déclinant la responsabilité du Chef de l’Etat dans la libération de certains criminels, Lucmane Delille avait souligné que cette décision de l’exécutif, entre dans le cadre du processus de désengorgement des prisons, afin de limiter la propagation de la Covid-19.
HIP / Haiti Infos Pro