Insécurité

Haïti : Entre Insécurité généralisée et mouvements citoyens sectarisés

Face à l’insécurité grandissante qui sévit en Haïti, les différents secteurs ne cessent d’exprimer leurs préoccupations et demander à l’État de prendre ses responsabilités. Ils agissent séparément et cela n’influence surtout pas le kidnapping et les gangs armés, en hausse ces derniers jours. Ce qui pousse le syndicat de transport opérant dans le grand Sud à entrer en grève après celle entamée par le secteur médical privé. Mais pour quels résultats?

Au total, au moins trois mouvements de protestation contre l’insécurité, notamment le kidnapping, ont été enclenchés au cours de cette semaine. D’abord, des citoyens et des élèves du Collège Jacques Roumain protestent contre l’enlèvement, le vendredi 11 mars 2022 à Lalue, de Ernst Lafleur, Directeur de l’établissement scolaire. Ensuite, l’Association Médicale Haïtienne (AMH), pour exiger la libération de deux médecins enlevés à l’intérieur de leur clinique et appeler l’État à agir pour freiner ce phénomène, entre en grève pour une période de trois jours depuis le lundi 14 mars. Le dernier mouvement annoncé celui de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs d’Haïti (APCH) qui se propose d’arrêter de travailler à partir du jeudi 17 mars jusqu’au dimanche 20 mars. L’objectif, d’après Méhu Changeux, c’est d’exprimer leur ras-le-bol face aux agissements des gangs armés de Martissant qui ont détourné sept autobus en début de cette semaine.

Toujours des mouvements sectarisés. Chaque secteur essaie, tout seul, d’élever la voix contre l’insécurité. On se le rappelle d’ailleurs, à plusieurs reprises des associations d’Avocats, de Médecins, le secteur religieux (Protestant – Catholique), sans compter le secteur privé des affaires, observaient des arrêts de travail pour dénoncer ce mal endémique. Mais, ces mouvements n’avaient jamais donné de résultats concrets et durables. Mais jamais un mouvement concerté, national, visant à aborder le problème dans totalité et une fois pour toutes.

On pourrait alors se demander à quand une conscience citoyenne? Pourquoi tous les secteurs ne s’unissent pas pour organiser un mouvement de protestation générale et aborder tous ces maux qui ravagent le pays?

Il est clair qu’aujourd’hui, les gangs armés dominent l’étendue du territoire national. Ils agissent partout et sans contrainte. L’État, impuissant et insouciant, ne peut rien faire pour leur barrer la route. Entretemps, tout s’effondre, le pays est au bord du gouffre. Si aucune action concrète n’est posée contre les gangs armés, Haïti poursuivra sa descente aux enfers jusqu’à son anéantissement.

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