Haïti-Insécurité : des membres du Congrès américain exigent des sanctions contre oligarques et politiciens corrompus

Dans une lettre adressée au président des États-Unis Joseph Robinette Biden, en date du mercredi 5 octobre, trois membres du Congrès américain à savoir Sheila Cherfilus-McCormick, Joyce Beatty et
Dwight Evans demandent au gouvernement américain de sanctionner des oligarques et des politiciens corrompus qui financent la violence armée en Haïti. Cette demande fait suite à une audience intitulée « Haïti à la croisée des chemins : Réponses de la société civile pour une solution menée par les haïtiens », tenue par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis le 29 septembre dernier. 

« Nous demandons instamment à votre administration d’imposer des sanctions au titre du Global Magnitsky Act aux auteurs connus et aux entités des secteurs privé et public responsables du financement de l’insécurité dans le pays », peut-on lire dans cette lettre dont la rédaction a eu copie. « Nous devons annuler leurs visas et geler leurs avoirs. Ces actes constituent des menaces importantes pour la sécurité nationale des États-Unis et de toute la région », ont souligné les 3 membres du Congrès qui ont du même coup fait un état des lieux de la situation en Haïti. 

« Néanmoins, ces sanctions doivent viser les oligarques, les élites politiques, les politiciens corrompus, les citoyens américains et les résidents américains qui financent les exécutions extrajudiciaires, la torture et les enlèvements de ressortissants haïtiens innocents et, dans certains cas, de citoyens américains », ont-ils poursuivi, arguant que  le peuple haïtien vit dans la terreur au quotidien et que l’administration Biden a l’obligation morale et légale d’utiliser tous les outils à sa disposition pour protéger la sécurité nationale et les intérêts stratégiques des États-Unis et de la région.

Les membres du Congrès ont tenu à rappeler qu’Haïti est confrontée à une insécurité sans précédent en raison de la violence des gangs et de la circulation illégale d’armes, évoquant une augmentation de 36 % des enlèvements et 17% des homicides de janvier à mai 2022, citant un rapport des Nations Unies.

« Selon une étude commanditée par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), la vacance du pouvoir a permis l’existence de 200 gangs en Haïti, qui contrôlent 60 % de Port-au-Prince, des ports clés et des routes », ont indiqué Sheila Cherfilus-McCormick, Joyce Beatty et Dwight Evans tout en soulignant que Depuis 2021, année de l’assassinat de Jovenel Moïse, Haïti a sombré dans une incertitude politique plus profonde. « Le gouvernement ne fonctionne pas pour répondre aux besoins les plus élémentaires de ses citoyens », ont-ils regretté.

Alors qu’Haïti fait face à une crise multidimensionnelle, le gouvernement de facto, jugé illégitime et illégal, a sollicité auprès de pays étrangers, l’intervention d’une force armée pour aider à faciliter la distribution du carburant tandis que l’accès au principal terminal pétrolier est bloqué par un gang criminel réputé proche du pouvoir et pour faire face à la résurgence du choléra. Le neurochirurgien, propulsé au pouvoir par la communauté internationale, évoque une crise humanitaire. Parallèlement, des blindés commandés auprès du Canada en vue de mieux équiper la Police Nationale d’Haïti (PNH) afin de contenir la violence des gangs ne sont toujours pas arrivés au pays.

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