Haïti-Justice : le RNDDH et d’autres organisations réclament des actions immediates de Garry Conille
Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Gary Conille, plusieurs organisations de défense des droits humains, dont le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), la Commission episcopale nationale justice et paix (CE-JILAP), NÈGES MAWON, la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (POHDH) et Le Cercle de réflexions (CR), expriment leurs préoccupations concernant la situation sécuritaire en Haïti et les violations persistantes des droits humains.
Depuis 2018, le pays fait face à une vague de violence sans précédent. Des gangs armés se livrent à des actes criminels incluant meurtres, viols collectifs, incendies, enlèvements et pillages. Ces exactions ont particulièrement affecté les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, forçant des milliers de personnes à fuir leurs foyers et à se réfugier dans des camps d’hébergement de fortune.
Les conséquences de cette insécurité sont désastreuses : des milliers de personnes ont été tuées, y compris des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées. De nombreuses femmes et filles ont été victimes de viols collectifs. Les criminels agissent en toute impunité, se vantant même de leurs méfaits sur les réseaux sociaux.
En février 2024, deux coalitions de gangs armés rivales se sont regroupées sous la bannière « Vivre ensemble », intensifiant encore la violence et provoquant le chaos dans tout le pays. Des institutions étatiques et des infrastructures essentielles ont été vandalisées et incendiées, et plus de cinq mille prisonniers se sont évadés des prisons civiles de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets.
Face à cette situation inédite , les organisations signataires insistent sur la nécessité d’obtenir justice et réparations pour les victimes. En 2023, 349 victimes et proches de victimes, assistés par le RNDDH, ont déposé plainte pour des crimes allant des homicides aux viols, en passant par les incendies et les vols. Cependant, ces plaintes n’ont toujours pas abouti.
Les signataires rappellent que la Constitution haïtienne et plusieurs instruments internationaux de protection des droits humains, auxquels Haïti est partie, garantissent les droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et psychique, à la propriété privée et à la libre circulation. Ils exhortent donc le Premier Ministre à agir fermement contre l’impunité.
Les recommandations incluent la demande au Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique d’instruire les commissaires du gouvernement des juridictions concernées, notamment celles de la Croix-des-Bouquets, de Port-au-Prince, de Petit-Goâve, des Gonaïves et de Saint-Marc, de poursuivre activement les criminels. Il est temps que les responsables des crimes soient jugés et condamnés pour rétablir la confiance dans le système judiciaire et assurer la sécurité des citoyens.
En somme, les organisations de défense des droits humains appellent à une action urgente et déterminée du gouvernement pour mettre fin à la terreur des gangs armés, restaurer l’ordre public et garantir la justice pour toutes les victimes d’Haïti.