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Haïti : la fermeture nocturne des barrières, une réponse citoyenne à la criminalité croissante

La capitale haïtienne est aux prises avec une montée alarmante de la criminalité, forçant les habitants de nombreuses zones à prendre des mesures drastiques pour assurer leur sécurité. À travers des initiatives peu orthodoxes, ils érigent des barrières massives à l’entrée de leurs quartiers, défiant ainsi les bandes criminelles armées qui sévissent dans la région. Cette réponse citoyenne, bien que louable dans son esprit de solidarité, suscite à la fois des éloges et des inquiétudes quant à l’efficacité et aux conséquences à long terme de telles actions.

Des comités d’auto-défense, baptisés « brigades de vigilance », se sont formés, regroupant des résidents de divers quartiers ainsi que des policiers. Déterminés à ne pas succomber aux attaques des bandits, ces vigilants patrouillent activement dans les rues de Port-au-Prince, Pétion-Ville et Delmas, entre autres, afin de protéger leur communauté. Peguy, l’un des leaders de cette initiative, souligne : « L’érection de barrières à l’entrée de nos quartiers est l’un des moyens les plus efficaces pour nous protéger des gangs. Nous contribuons tous, selon nos moyens, à la construction et à l’installation de ces barrières. »

Chaque membre de la communauté participe financièrement à la construction des barrières, démontrant ainsi un fort engagement envers la sécurité collective. Cependant, cette action n’est pas sans soulever des préoccupations légitimes. Certains habitants expriment leur inquiétude quant à la capacité d’accéder aux soins d’urgence en cas de besoin, notamment lors des heures de fermeture des barrières pendant la nuit. Steeve Erode exprime ses craintes : « C’est important de se protéger soi-même en l’absence de l’État, mais nous devons aussi tenir compte des urgences nocturnes qui pourraient survenir. »

En effet, la fermeture des barrières pendant la nuit crée un sentiment de sécurité relatif mais soulève des questions sur la disponibilité des services d’urgence en cas de besoin. Malgré ces défis, les habitants continuent de faire preuve de résilience et de détermination face à la menace persistante de la criminalité. Alors que le groupe « VIV ANSANM » continue de semer la terreur, la population attend avec impatience des actions concrètes de la part des autorités pour faire face à cette crise sécuritaire. En attendant, ces initiatives citoyennes témoignent de la volonté de la communauté de prendre en main sa propre sécurité et de résister ensemble à l’adversité.

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