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Haïti : le Coronavirus se propage, l’inflation galope, le prix des produits grimpe

Depuis plusieurs semaines, le prix des produits de première nécessité connaissent une hausse sur le marché haïtien. En cette période de crise sanitaire mondiale, l’économie haïtienne est en proie à une crise profonde avec une inflation galopante. Confrontés déjà à la Covid-19 qui continue de faire des victimes en Haïti, les citoyens se trouvent entre l’enclume et le marteau.

Du marché public Dagout à Croix-des-bouquets, en passant par « Seradòt » à Delmas 33, marché de « Gérald Bataille », pour arriver aux centres commerciaux de Port-au-Prince, vendeurs et acheteurs se plaignent de la hausse du prix des produits de première nécessité. Le riz, l’un des ingrédients les plus consommés en Haïti, est en hausse. Le sac importé qui contient 9 marmites est vendu à 2 mille 150 gourdes, les riz local Sheila, Lacrète, TCS, sont vendus respectivement au prix de 650, 450 et 400 gourdes la marmite, soit plus de 15% d’augmentation.

« Le haricot noir se vend actuellement à 650 gourdes la marmite, alors que le prix du haricot beurre est de 750 gourdes », a informé une commerçante à HIP. Quant à l’huile importée sur le marché haïtien, les prix sont aussi variés. La Mazolla est vendue désormais à 700 gourdes le gallon, soit une augmentation de 250 gourdes pendant le Coronavirus. Les prix de plusieurs autres produits tels le lait, la farine, le spaghetti, le maïs, et le sucre, sont eux aussi élevés dans les marchés publics. « La spaghetti se vend au prix de 1000 gourdes la caisse. Une caisse de lait coûte actuellement entre 1.250 à 1.275 gourdes », nous dit une autre marchande.

Selon des grands commerçants et détaillants, certains produits dont l’œuf, l’oignon, l’ail sont devenus rares sur le marché haïtien, depuis la fermeture des frontières avec la République dominicaine, et cause l’augmentation des prix de ces produits.

La baisse des ventes

Face à l’augmentation des prix des produits, la vente a complètement baissé. Les commerçants se montrent très critiques face au pouvoir en place qui, disent-ils, n’a rien fait pour remédier à la situation. « Pa gen lavant. Grangou ap touye nou…», se plaignent-elles, étalant leurs marchandises à Dagout, marché public de la Croix-des-Bouquets.

Devant son étalage rempli de produits alimentaires, un autre jeune commerçant explique qu’il est impossible pour lui d’apporter quelques chose à la maison après le marché. Il affirme que les prix des marchandises ne cessent de grimper, alors que les acheteurs se font de plus en plus rares. « Nous ne savons plus quoi faire. Nous achetons à un prix exorbitant chez les grossistes et les clients n’ont pas le pouvoir d’achat », se désole une autre marchande.

Plus de 100 gourdes pour un dollar américain, la dépréciation de la monnaie locale continue son chemin, dans un contexte où le pays fait face à l’épidémie de Coronavirus. L’augmentation incontrôlée du coût de la vie, rappellent les économistes, est engendrée surtout par l’inflation galopante. Selon le dernier rapport de la Banque centrale publiée l’année dernière, l’inflation en Haïti avait augmenté de plus de 20%.

La situation est catastrophique. L’heure est grave. Face à ce tableau inquiétant, certains craignent déjà une insécurité alimentaire sévère en Haïti après la Covid-19. En attendant, la pandémie continue de faire des victimes, dans un pays dépourvu d’infrastructures sanitaires adéquates. Les derniers chiffres communiqués par le Ministère de la Santé Publique fait état de 21 morts, 533 contaminations et 21 cas de guérison. La peur s’installe désormais, la population se retrouve coincée entre la pandémie, l’économie en berne et le banditisme qui ne cesse d’apporter son lot de victimes.

Kettia JP Taylor / HIP

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