Haïti, le pays où rien ne fonctionne, sauf l’alliance des gangs et des politiciens
En Haïti, tout semble avoir sombré dans un abîme sans fond. Rien ne fonctionne, rien ne tient debout. Ni les écoles, ni les hôpitaux, ni les universités, ni les routes, ni les marchés. La dégradation des infrastructures et des institutions atteint un niveau catastrophique. Pourtant, malgré ce chaos total, une alliance prospère : celle entre les gangs et les politiciens. Tandis que le peuple haïtien est acculé à la survie quotidienne, ces deux groupes trouvent des moyens d’évoluer à merveille, au détriment de ceux qu’ils prétendent représenter.
Les écoles, jadis vecteurs d’espoir et de changement, ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. Les grèves à répétition, les menaces de violence, et l’absence d’un cadre structuré ont vidé les salles de classe. Parents et enseignants se battent chaque jour pour maintenir un semblant de normalité, mais il est de plus en plus évident que le système éducatif haïtien s’effondre. Les élèves ne sont plus en mesure d’apprendre dans un environnement sûr et propice à leur épanouissement. Alors que les plus chanceux quittent le pays en quête d’une meilleure éducation à l’étranger, ceux qui restent sont abandonnés à un destin incertain.
Les hôpitaux, autrefois des lieux de soin, se sont transformés en des espaces où la misère humaine s’expose crûment. L’absence de médicaments, de matériel médical de base, et même d’électricité rendent la tâche des médecins quasiment impossible. Nombre de patients doivent faire face à des maladies graves sans aucune aide. Les hôpitaux publics ferment souvent leurs portes, et ceux qui restent ouverts ne sont que des coquilles vides, incapables de répondre aux besoins élémentaires des patients.
Les universités, qui devraient former la future élite du pays, sont elles aussi dévastées par les grèves, les violences et le manque de financement. Les étudiants, frappés par un désespoir croissant, voient leurs rêves d’avenir s’effondrer sous leurs yeux. Il est presque impossible d’obtenir un diplôme dans des conditions stables. Le décrochage universitaire est devenu une réalité à laquelle des milliers de jeunes sont confrontés. Haïti est en train de perdre ses cerveaux, une génération après l’autre.
Les routes en Haïti reflètent parfaitement l’état de délabrement du pays. Nids-de-poule, effondrements, absence d’entretien : chaque trajet est un risque pour la vie des Haïtiens. Il n’y a plus de réseau routier digne de ce nom. Les marchés sont en ruines, la circulation est devenue un cauchemar, et il n’y a pas d’autorité pour mettre de l’ordre dans ce chaos. Les zones rurales sont encore plus coupées du reste du pays, plongeant les habitants dans un isolement total.
Alors que tout s’effondre, une entité, elle, fonctionne avec une efficacité redoutable : l’alliance entre les gangs et les politiciens. C’est un fait troublant et déroutant qu’en plein effondrement social, les gangs prospèrent. Ces derniers tiennent sous leur coupe des quartiers entiers, contrôlant les mouvements des populations, les ressources, et même la vie quotidienne des citoyens. Rien ne semble entraver leur ascension. Dans ce climat d’impunité totale, ils ont trouvé un appui précieux dans la classe politique, qui se sert de leur influence pour maintenir son pouvoir.
Les politiciens et les gangs sont devenus des amis inséparables. Ils se nourrissent mutuellement, se protègent et se renforcent. Les gangs fournissent la violence et l’intimidation nécessaires pour asservir le peuple, pendant que les politiciens ferment les yeux et tirent profit du chaos. Ensemble, ils pillent sans vergogne les ressources de la nation. Le peuple, lui, est laissé à lui-même, condamné à une existence de 24 heures renouvelables, comme si chaque jour ne servait qu’à survivre pour affronter les épreuves du lendemain.
Chaque jour, les Haïtiens se déplacent, parfois par milliers, quittant leurs quartiers d’origine pour échapper à la violence qui s’intensifie. Ce phénomène de déplacement interne devient une réalité commune : quitter pour se protéger, fuir pour rester en vie. Mais où aller quand partout règne l’insécurité ? Comment reconstruire sa vie quand aucune institution n’est là pour offrir du soutien ? Le peuple n’a plus de repères, plus d’avenir. La survie est devenue la seule option, un cycle quotidien sans fin ni but.
Ce drame silencieux se joue dans l’indifférence des autorités et du reste du monde. Alors que le pays s’enfonce dans une crise sans précédent, ceux qui devraient intervenir préfèrent détourner le regard ou se concentrer sur leurs propres intérêts. Le peuple haïtien, courageux et résilient, continue de se battre jour après jour, mais il est de plus en plus difficile d’entrevoir la lumière au bout du tunnel.
Haïti, terre d’espoir et de fierté, se meurt lentement. Le pays qui a jadis inspiré le monde avec sa quête de liberté est aujourd’hui en proie à une tragédie moderne où la seule chose qui semble prospérer est l’alliance entre le crime organisé et une classe politique corrompue. Dans ce paysage morose, il est clair que rien ne fonctionne, excepté cette relation toxique qui ronge le pays de l’intérieur.
Tant que cette alliance funeste ne sera pas brisée, il sera difficile d’imaginer un avenir meilleur pour Haïti. Le peuple mérite bien plus que ces 24 heures renouvelables de survie. Il mérite une nation où les écoles fonctionnent, où les hôpitaux soignent, où les routes sont sûres et où la dignité humaine est restaurée. Mais pour cela, il faudra que ceux qui prétendent gouverner commencent par faire le choix de servir et non de piller.
mnsrap