Haïti-Manifestation : le peuple a boudé EDE !

En voulant sonder le terrain, le parti des Engagés pour le Développement (EDE) avait lancé sa première mobilisation pacifique pour le 17 septembre. Objectif : dénoncer l’indifférence du gouvernement d’Ariel Henry face au pourrissement de la situation sécuritaire du pays. Un premier test échoué pour l’ancien ministre des affaires étrangères qui voulait se mettre sous le feu des projecteurs. Mais, visiblement, il n’a pas le pouvoir de convocation. Le mouvement n’a pas réuni la grande foule.
La montagne n’a accouché que d’une petite souris. En dépit de la forte promotion faite par les proches de Claude Joseph et des membres du partis EDE notamment sur les réseaux sociaux, pour la marche pacifique de ce dimanche 17 septembre, le mouvement n’a pas fait mouche, selon le constat objectif. Ils n’étaient pas nombreux les citoyens qui ont répondu à l’appel du parti politique mené par l’ancien chancelier Claude Joseph, également ancien premier ministre au moment de l’assassinat du président et patron d’Agritrans Jovenel Moïse.
L’objectif de ce mouvement était clair : cette structure politique voulait témoigner sa solidarité aux victimes des atrocités des bandes armées dans plusieurs régions du pays dont Carrefour-Feuilles, Solino, Tabarre, Canaan, mais aussi et surtout exiger le départ d’Ariel Henry à la tête de la primature. Lorsqu’il était chef du gouvernement, la situation sécuritaire du pays n’était pas meilleure. M. Joseph avait dirigé le pays en pleine insécurité. C’est un fait indéniable ! Aujourd’hui, opposant au PM de facto Ariel Henry, Claude Joseph ne rate aucune occasion pour dénoncer la détérioration du climat sécuritaire du pays. Paradoxe !
Durant cette manifestation qui n’a pas réuni la grande foule, Claude Joseph a renouvelé sa détermination de continuer à combattre le gouvernement en place. Un gouvernement pour lequel ce même Claude Joseph avait travaillé comme ministre des affaires étrangères et des cultes. Selon des informations dont nous disposons, il aurait même fait des compromis avec Ariel Henry pour conserver son poste de chancelier. Mais, ça n’a pas marché.
« Dorénavant, nous laissons la table des discussions et des négociations pour retrouver le peuple sur le béton en vue de continuer d’exiger le départ d’Ariel Henry à tête du pays », a scandé Claude Joseph. Selon lui, Ariel Henry est le principal responsable de la situation socio-économique et politique lamentable que connaît actuellement le pays. Claude Joseph persiste et signe : toute solution à cette crise qui secoue le pays doit passer par la démission du neurochirurgien au pouvoir depuis le magnicide du 7 juillet 2021, suite à un tweet de la communauté internationale.
Ce mouvement de protestation, un premier test échoué pour Claude Joseph, était également l’occasion pour les manifestants de dénoncer l’attitude raciste affichée par le président dominicain exigeant la suspension des travaux entamés par des Haïtiens sur la rivière massacre dans le Nord-est, plus précisément à Ouanaminthe. Claude Joseph qui s’en prend toujours à Abinader pour ses sorties intempestives sur des dossiers qui concernent Haïti, dénonce la complicité d’Ariel Henry dans l’affaire relative à la canalisation sur la rivière Massacre.
« Ariel ak Abinader se marasa », a lancé l’ancien ministre des affaires étrangères et des cultes, dont le nom a été récemment cité dans un scandale de corruption lié à la production de passeports à l’ambassade d’Haïti à Washington. Claude Joseph qui témoigne sa solidarité aux habitants de Ouanaminthe se montre favorable à la continuation des travaux de construction sur la rivière.
Depuis que Claude Joseph ne fait plus partie du gouvernement, il s’érige en opposant farouche et cherche à forcer le regard. Même si quand il était premier ministre, un poste décisionnel, il n’avait posé aucune action visant à mettre le pays sur le chemin du progrès, Claude Joseph croit plus que jamais que Haïti a besoin de dirigeants visionnaires et compétents capables d’élaborer et de mettre à exécution des politiques publiques pouvant redonner des espérances concrètes à une jeunesse à la dérive. Claude Jospeh croit qu’il est grand temps de construire une Haïti à la dimension de son histoire et de sa gloire. Mais plus d’un se demandent : comment construire une Haïti à la dimension de son histoire et de sa gloire avec celui qui a aidé le régime PHTK à manger le beurre et l’argent du beurre…