Haïti-Mobilisation : Le pays s’embrase, Ariel Henry s’enferme dans le silence

Peu après l’annonce officielle de l’ajustement des prix des produits pétroliers par le ministère de la culture et de communication, tout le pays s’est mis en branle contre cette décision jugée « criminelle ».

Des citoyens de divers quartiers de Port-au-Prince et des villes de province ont érigé du même coup des barricades faites de toutes sortes d’objets dont des grosses pierres, des panneaux publicitaires et des câbles électriques sur les chaussées pour paralyser la circulation des véhicules et des personnes, en signe de protestation.

Il n’a pas fallu longtemps pour que ces mouvements de protestation prennent une autre tournure. Certains protestataires ont, le lendemain, pris pour cibles des entreprises, des maisons de commerces se trouvant particulièrement dans les communes de Delmas et de Pétion-Ville.

Le nombre d’entreprises pillées notamment au niveau de la commune de Delmas est considérable, pourtant aucune disposition n’est jusqu’ici prise ni annoncée par le gouvernement pour corriger cette situation.

Ce vendredi 16 septembre 2022 marque le quatrième jour du lancement du mouvement baptisée « Pays lock ». Des milliers de protestataires venant de la commune de Cité soleil ne font qu’envenimer cette plaie. Des entreprises qui jusque-là étaient épargnées des actes d’incendie et de pillage ont subi la colère de la foule. Les manifestants qui exigent la mise à pied du Premier ministre Ariel Henry ont pillé plusieurs entreprises se trouvant sur leur passage. Un Auto-Parts situé à Delmas 17 a été totalement vidé, puis une autre entreprise se trouvant dans les environs a subi le même sort.

En dépit de l’intervention de certains agents de la police nationale, les protestataires ont poursuivi leur itinéraire jusqu’à mettre le feu à la « Révélation Hôtel » située à Delmas 33, après avoir essayé de défoncer sans succès la barrière principale de ce bâtiment.

« Ariel Henry est un irresponsable, un insouciant, qui n’est pas la hauteur de la fonction du premier ministre », tance un manifestant qui réclame le départ purement et simplement du locataire de la primature.

« Nous allons faire de la course dans des supermarchés et le premier ministre se chargera de payer l’addition, parce qu’on a littéralement faim », déclare un autre manifestant. Les protestants assurent qu’ils poursuivront ce mouvement tant que le neurochirurgien reste en poste. Sur le chemin du retour, ces derniers ont incendié un sous-commissariat de la police nationale situé non loin de la Route de piste.

Personne ne sait jusqu’à quand les protestataires décideront de cesser leurs actes de pillage ou d’enlever les barricades, pour faciliter la reprise de la circulation. Entretemps le gouvernement se montre ferme sur sa décision d’augmenter les prix de l’essence, laissant ainsi le pays s’embraser.

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