Inaction des policiers Kenyans : le calvaire d’Haïti continue

Depuis l’arrivée des policiers kenyans en Haïti, la situation sécuritaire du pays semble s’aggraver plutôt que s’améliorer. Cette force multinationale, accueillie avec espoir par une population désespérée, est censée apporter une solution à la crise de sécurité qui sévit depuis plusieurs années. Pourtant, force est de constater que jusqu’à présent, les actions concrètes tardent à se manifester, et la promesse d’une amélioration semble de plus en plus lointaine.

Les signes de détérioration sont flagrants. Des territoires jadis sûrs sont maintenant perdus, et des institutions emblématiques continuent de tomber sous les coups des gangs. Les commissariats de Ganthier et Gressier, ainsi que la Douane de Ganthier, ont été incendiés ou pris en otage, illustrant la montée en puissance des groupes armés et la persistance de l’anarchie.

L’arrivée des policiers kenyans avait suscité de grands espoirs. Des scènes de liesse avaient accueilli leur arrivée, avec une partie de la population les voyant comme des sauveurs potentiels. Cependant, après plus de deux mois, la situation reste inchangée. La force multinationale avait pour mission de « mater les bandits qui font couler du sang dans le pays », mais l’opération tant annoncée se fait toujours attendre.

Le retard dans le déploiement des autres policiers, ainsi que le manque de clarté sur le plan d’action, alimentent les soupçons parmi la population. Certains commencent à considérer les policiers kenyans comme des touristes plutôt que comme des acteurs de la résolution de la crise. Les démonstrations de force effectuées par ces policiers ont été sporadiques et ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient apparues. Le responsable du contingent n’a pas fourni d’explications satisfaisantes sur le retard et la lenteur de l’opération.

Le désespoir grandit parmi les Haïtiens. Les citoyens se demandent si les policiers kenyans ne sont pas en train de jouer un jeu de procrastination, prolongeant ainsi le chaos au lieu d’y mettre un terme. Le manque de transparence et d’action concrète alimente l’idée que cette mission pourrait n’être qu’une façade pour une géopolitique plus sombre, comme le suggérait Ignacio Ramonet.

Si cette situation perdure, il est fort à parier que les espoirs placés dans la force multinationale se transformeront en un ressentiment croissant. Les jours passent, et l’incapacité à offrir une solution tangible à la crise actuelle fait craindre que les promesses des policiers kenyans ne se réalisent jamais. La patience des Haïtiens s’amenuise et l’angoisse face à l’incapacité des forces internationales à résoudre le problème de l’insécurité devient de plus en plus palpable.