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Inclusion financière et transferts privés : la BRH trace la voie pour une économie plus stable

La 14e édition du Sommet International de la Finance, organisée par le Groupe Croissance, a réuni des experts économiques, des étudiants, et des professionnels pour une journée de discussions axées sur les défis économiques d’Haïti. La Banque de la république d’Haïti (BRH), acteur clé de cette deuxième journée tenue à l’hôtel Marriott de Port-au-Prince, a mis l’accent sur des thèmes importants tels que les transferts privés, l’inclusion financière, et l’impact de l’insécurité sur l’économie.

La BRH, via ses experts, a ouvert les discussions avec une analyse du contexte macroéconomique global et des mesures incitatives mises en place pour encourager la stabilité financière. Claude Jacques Divers, Pegguie Luly Jérôme, et Carine Malbranche, tous représentants de la BRH, ont présenté des stratégies visant à attirer des investissements étrangers malgré les obstacles économiques récurrents. Ces initiatives sont essentielles dans un contexte où Haïti tente de revitaliser son économie fragilisée par des crises politiques et sociales.

Par ailleurs, Jean Claude Marseille, également de la BRH, a insisté sur l’importance des transferts privés, qui constituent une part vitale du PIB haïtien. Sa présentation a permis de comprendre comment ces envois d’argent, provenant principalement de la diaspora, influencent l’économie domestique, en soutenant les ménages les plus vulnérables. Les tendances actuelles montrent une répartition non homogène de ces fonds, avec une majorité se concentrant dans les grandes villes, laissant certaines zones rurales dans une précarité persistante.

Une autre thématique majeure abordée lors de cette journée a été l’impact de l’insécurité sur les activités économiques, particulièrement celles des Madan Sara, ces commerçantes qui assurent la distribution des produits agricoles entre les zones rurales et urbaines. Souckaïna Edouard et Lyssandre Léandre ont souligné les défis colossaux auxquels ces femmes sont confrontées, notamment les violences physiques et les kidnappings. Ces obstacles limitent leur mobilité et leur capacité à jouer leur rôle fondamental dans l’économie informelle.

Ces commerçantes sont souvent les premières victimes des crises qui secouent le pays, et leur résilience, bien que remarquable, est mise à rude épreuve. Si des mesures ne sont pas prises pour améliorer leur sécurité, l’impact négatif sur le marché local et sur l’économie informelle haïtienne risque de s’aggraver.

Yvrose Joseph, de l’Unité inclusion financière de la BRH, a clôturé la journée avec une évaluation des 10 ans de la Stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF). Bien que des progrès aient été réalisés pour intégrer une plus grande partie de la population au système financier formel, elle a reconnu que des défis persistent. Les questions d’accessibilité, surtout dans les régions rurales, et le manque de sensibilisation des populations aux avantages des services bancaires et numériques restent des obstacles majeurs. L’un des objectifs clés de cette stratégie est de faciliter l’accès au crédit pour les populations marginalisées, un élément essentiel pour dynamiser les petites et moyennes entreprises qui sont souvent ignorées par les institutions bancaires traditionnelles.

Cette deuxième journée du Sommet a permis de mettre en lumière les défis économiques qui pèsent sur Haïti, mais aussi de dégager des pistes pour l’avenir. La BRH, en se concentrant sur les transferts privés et l’inclusion financière, montre sa volonté de moderniser l’économie haïtienne et d’intégrer toutes les couches de la population dans ce processus. Toutefois, la persistance de l’insécurité et le manque d’infrastructures adéquates restent des freins majeurs à surmonter.

Alors que le Sommet continue, des discussions sur les investissements étrangers et les mécanismes de financement pour les projets locaux sont attendues pour la prochaine journée. Le chemin vers une économie plus stable et inclusive reste semé d’embûches, mais l’engagement des acteurs présents au Sommet témoigne d’une volonté collective de construire un avenir économique durable pour Haïti.

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