Insécurité : des bandits de « 5 segond » défilent au Bicentenaire, défient la police
À la stupéfaction générale, les policiers préposés dans plusieurs points stratégiques au Bicentenaire ont été démobilisés par la hiérarchie de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Une décision qui lève le voile sur la volonté réelle des autorités à voir la fin du règne des gangs armés qui terrorisent la population.
Une note négative pour le mouvement « Bwa kale » qui se veut une réponse aux exactions des gangs. Ce mardi, les policiers mobilisés dans le cadre d’un dispositif mis en place par la PNH depuis plus d’une semaine, ont abandonné le Bicentenaire, constate-t-on.
Cette nouvelle réalité semble avoir motivé les gangs dans leurs intentions de reprendre du service. Une capsule virale sur les réseaux sociaux a fait état de plusieurs hommes armés qui défilaient au Bicentenaire au départ des forces de l’ordre. Le caïd « Manno » et ses soldats lourdement armés ont paradé dans plusieurs points de l’entrée Sud de Port-au-Prince, dans l’optique de marquer leur territoire et de défier la force publique. Ils ont lancé des invectives, menacé des usagers et annoncé la couleur.
Dans l’intervalle, plusieurs voix questionnent la stratégie du haut commandement de la police de démobiliser ses troupes dans un contexte où tous les yeux sont rivés sur le quartier de Village-de-Dieu, contrôlé par le gang « 5 segond ». Par cette décision, le directeur général a.i de la PNH, Frantz Elbé, accorde-t-il un moment de répit aux bandits ? Quelle réponse peut-on espérer à un moment où tout un chacun sentait déjà la fin de la suprématie des groupes armés ? Les informations renvoyant à des opérations menées à Village-de-Dieu par des unités spécialisées sont-elles fondées ? Pourquoi aucune communication officielle de la PNH sur la présence des blindés au Bicentenaire ?
Avec ce relachement, plusieurs observateurs concèdent sur le fait que les criminels établis à Village-de-Dieu et à Grand-Ravine auront la possibilité de se ravitailler en armes et munitions afin d’affronter une prochaine intervention policière. Ils craignent également une remontée des cas d’enlèvement, a-t-il pratiquement en berne depuis plus d’une semaine et des actes de représailles contre la population civile.
Lundi, avec l’arrivée de 4 blindés destinés à renforcer les capacités opérationnelles de la PNH, l’espoir d’une intensification des opérations dans les quartiers réputés bastions des gangs s’estompe à la décision de la direction générale de la PNH d’ordonner le retrait des policiers du Bicentenaire.
Pour l’heure, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, la mobilisation « Bwa kale » connaît un certaine contraction. Quid de la prochaine étape à engager pour réactiver le combat contre les fractions criminelles ?
