Insécurité : Experts et politiques blâment le haut-commandement de la PNH

Toutes les voix s’accordent sur le fait que la Police Nationale d’Haïti (PNH) se révèle impuissante face au pourrissement du climat de l’insécurité qui prévaut à Port-au-Prince et ailleurs. Elles appellent à un changement urgent dans la hiérarchie de l’institution policière afin d’adresser le phénomène de l’insécurité, caractérisé particulièrement par les actes de kidnapping.

L’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique, Lucmane Delile, a exprimé son indignation face à la déterioration de la situation sécuritaire du pays. Il encourage la société à se mobiliser pour dénoncer cet état de fait. L’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince appelle à une conjonction des forces contre le grand banditisme et la criminalité qui sévissent dans la capitale afin d’éliminer les réseaux criminels. L’homme de loi, viré par Jovenel Moïse pour avoir osé menacer les gangs, blâme les membres de la Commission nationale de désarmement, démentèlement et de réinsertion (CNDDR), passifs face au développement de la situation.

Pour Camille Leblanc, également ancien ministre de la justice, l’insécurité résulte de l’impuissance du haut-commandement de la PNH à dégager une stratégie adéquate. L’actuel directeur général ai, Léon Charles doit constater son échec dans la mission qui lui a été conférée et la reconstruction de l’institution policière s’impose.

Lecture quasi similaire de l’ancien sénateur de l’Ouest Antonio Cheramy sur la crise. Il met en cause des querelles intestines au sein du PHTK qui alimentent l’insécurité.

De l’avis du coordonnateur national du parti «Ayiti an aksyon» (A.A.A), Youri Latortue, seul un plan de sécurité élaboré à partir des stratégies clairement définies peut aider à surmonter le kidnapping et la criminalité. Il évoque un plan soumis au premier ministre de facto Ariel Henry qui jusqu’ici n’a été pris en compte. L’ancien sénateur de l’Artibonite préconise la mise en place d’une unité anti-terroriste pour mater les gangs armés.

Combien d’âmes assassinées, de citoyens kidnappés, d’appels de détresse nous faudra-t-il encore pour qu’enfin les autorités se montrent concernées par le problème de l’insécurité en Haïti ? Entre-temps, la situation demeure préoccupante. Le banditisme occupe la vie des citoyens, s’installe dans les débats, domine l’opinion sans pour autant sensibiliser les chefs, dit-on.

L’assassinat brutal, dimanche, de Sylner Lafaille, diacre de la Première Église Baptiste de Port-au-Prince, n’est pas le premier cas à révolter les consciences. D’autres exécutions antérieures ont déjà agité la société et il n’en était rien. Les bandits défient l’ordre public, assassinent, kidnappent, terrorisent, règnent sans partage.

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