Insécurité généralisée, rareté intensifiée de carburant : que vaut le Gouvernement d’Ariel Henry ?

À cause de la pénurie de carburant qui s’est intensifiée ces derniers jours dans le pays, les prix des circuits ont été officieusement revus à la hausse. Une situation qui provoque des querelles entre chauffeurs et passagers.

À côté de l’insécurité qui gangrène le pays et que le gouvernement d’Ariel Henry ne peut visiblement pas résoudre, la pénurie de carburant qui persiste depuis tantôt trois ans en Haïti, fait désormais partie du quotidien de l’Haïtien. Une rareté de carburant beaucoup plus aiguë se fait sentir, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En conséquence, les chauffeurs du transport en commun ont décidé d’ajuster unilatéralement le prix des circuits à nouveau, bien au-delà du tarif fixé par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST). Certains évoquent une volonté manifeste de l’équipe dirigée par le Dr Ariel Henry de ne pas résoudre ce problème qui a de graves conséquences sur la vie quotidienne en Haïti au même titre que l’insécurité.

Le gallon de la gazoline se vend entre 1000 et 2000 gourdes sur le marché informel dépendamment de la zone. À Delmas, à Pétion-ville et à Port-au-Prince, le prix de l’or noir est de 1250 gourdes au moins. Une augmentation drastique qui a des conséquences sur le prix des circuits qui, déjà, flambent. Des passagers racontent que les chauffeurs ont exagérément révisé le trajet Delmas/Port-au-Prince (100 gourdes désormais), Port-au-Prince/Croix-des-Bouquets (150 gourdes) et Pétion-ville/Port-au-Prince (75 gourdes).

Alors que les pompes à essence sont à sec, le marché informel est approvisionné. À travers les rues, les « vendeurs de gaz » sont remarqués sous les yeux impuissants des autorités qui avaient pourtant interdit la vente des produits pétroliers dans des gallons sur les trottoirs. Paradoxalement, mêmes des fonctionnaires de l’État font le plein via le marché informel et illicite.

Dans la foulée, des chauffeurs de véhicules et conducteurs de taxi-motos dénoncent les responsables des pompes à essence qui, selon eux, alimentent cette nouvelle crise. Selon certains témoignages, les pompistes et les responsables refusent de vendre le carburant aux conducteurs de véhicules, mais le fournissent à des particuliers qui partagent avec eux le bénéfice de la vente illicite.

Interrogés par HIP, des chauffeurs sont très critiques à l’endroit des autorités étatiques qui n’arrivent pas à trouver une solution à la crise sociopolitique et économique que connaît le pays, alors que rendre disponible l’essence constitue un défi pour Ariel Henry et son équipe.

À en croire Marc André Dériphonse, président de l’ANAPROSS, l’indisponibilité des produits pétroliers dans les pompes à essence est le résultat d’un bras de fer entre l’État haïtien et les compagnies pétrolières. « Des commandes de carburant pourraient arriver dans les 15 prochains jours pour alimenter les pompes », a-t-il fait savoir dans une récente interview accordée à Magic9.

En attendant l’arrivée du carburant, la population prend son mal en patience, et le Gouvernement continue de s’enfoncer dans l’indifférence la plus totale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page