Insécurité : « Médecins Sans Frontières » fait ses adieux à Cité-Soleil

Une fois de plus, le phénomène de l’insécurité qui règne à Port-au-Prince oblige des institutions à baisser leurs rideaux de fer.
Se trouvant dans l’impossibilité de garantir la sécurité de son personnel et de ses patients, l’organisation des Médecins Sans Frontières ferme temporairement ses portes à Cité-Soleil. L’annonce a été faite dans un communiqué de presse publié mardi 7 mars.

Il n’y a pas que les hommes armés des quartiers de Bel-Air, Solino qui aient repris du service, ceux de Cité-Soleil sont également à l’œuvre.
Depuis le mardi 28 février écoulé, l’organisation Médecins Sans Frontières fonctionne dans une zone de guerre. Plusieurs personnes ont été blessées, d’autres sont restées claquemurées à la maison à cause des conflits armés dont la fin n’est pas pour demain face à un gouvernement totalement indifférent au sort de la population.

C’est dans ce contexte que Médecins Sans Frontières a décidé de fermer de manière temporaire son hôpital dans le plus grand bidonville du pays. Dans le communiqué, l’organisation avoue être dans l’incapacité de garantir la sécurité de ses patients et de son personnel. Vincent Harris, référent médical chez Médecins sans frontières, confirme qu’à l’intérieur de l’hôpital, des balles perdues ont été retrouvées à plusieurs reprises.

« Nous vivons des scènes de guerre à quelques mètres de notre établissement, ce qui rend l’accès quasi difficile et même impossible pour les patients », explique le responsable.

L’organisation MSF est bien consciente que cette décision aura des impacts négatifs chez la population de Cité Soleil, qui vit déjà dans des conditions infra-humaines, mais la dégradation de la situation sécuritaire du pays l’oblige.

Pour poursuivre ses activités comme cela se doit, l’institution soutient qu’elle doit être en mesure d’assurer la sécurité de ses patients et de son personnel médical dans leurs déplacements et au sein des structures de santé. À cet effet, l’organisation appelle à un cessez-le-feu entre les gangs armés.

Ce n’est pas la première fois que MSF ferme ses portes pour cause d’insécurité. L’on se rappelle, en juin 2021, le centre d’urgence de Médecins sans frontières à Martissant a été la cible d’une attaque armée. Ce qui avait poussé l’institution à évacuer son personnel et les patients avant de suspendre immédiatement ses activités dans cette zone contrôlée par des bandits.

Face à l’inaction et l’impuissance des autorités, en Haïti, l’empire des gangs s’étend plus en plus. Et malgré les multiples opérations lancées par la Police Nationale, la paix tarde encore à revenir.

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