Insécurité : Reconquête du Palais de Justice, les gangs défient l’autorité de l’État

Après avoir détruit des corps du délit, mis en vente des matériels mobiliers et emporté deux coffres-forts, les bandits armés du gang Village-de-Dieu défient les autorités judiciaire et policière, incapables de reprendre le contrôle du Palais de justice.

Une semaine après l’attaque armée, l’immeuble logeant le Palais de justice demeure otage des bandits du gang « 5 segond ». Les criminels ont déployé de grandes manœuvres pour occuper l’espace, dénonce le président de l’Association nationale des greffiers haïtiens (ANAGH). Me Martin Ainé, qui réagissait vendredi, sur les ondes Radio Kiskeya, fait état d’un dispositif redoutable établi dans la périphérie du Palais pour mettre en déroute l’autorité de l’État dans une perspective de reconquête du Palais de justice.

Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, a sollicité l’accompagnement de la Direction départementale de l’Ouest 1 de la Police nationale d’Haïti (DDO1/PNH) afin de reprendre le contrôle du bâtiment, jusqu’ici les lignes n’ont pas bougé. Parallèlement, le gouvernement de facto se terre dans un silence sonore, alors qu’une bonne partie du patrimoine judiciaire de la juridiction de Port-au-Prince a été détruite ou séquestrée par les gangs armés.

À ce stade, la situation interpelle acteurs du système judiciaire et justiciables. Me Martin Ainé évoque deux coffres-forts emportés, des matériels mis en vente, des archives détruites par les hors-la-loi. Des registres d’état civil, des documents judiciaires du greffe du Tribunal de première instance, du Cabinet d’instruction, pénaux et civils pratiquement jetés dans la rue, déplore le greffier.

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