Insécurité : un ancien caméraman de Télé Ginen accompagné de trois écoliers kidnappés à Pétion-Ville

De manière subtile, les groupes armés diversifient leurs stratégies pour multiplier leurs exactions contre la population. En mode dispersé, ils assassinent des citoyens, attaquent des quartiers populaires et intensifient les actes d’enlèvement. Le récent cas du caméraman Mackendy Émura, enlevé en compagnie de trois écoliers, témoigne d’une situation préoccupante.

Des bandits armés ont kidnappé, dans la matinée du vendredi 8 novembre à Pétion-Ville, le caméraman Mackendy Émura et trois écoliers qui l’accompagnaient. Le rapt a été perpétré alors que le technicien s’apprêtait à conduire les enfants à l’école, dans un quartier de Pétion-Ville, confirme un collègue de la station. Pour l’instant, une campagne de sensibilisation a été lancée sur les réseaux sociaux pour appeler les ravisseurs à libérer les otages.

Depuis plusieurs semaines, une dégradation du climat sécuritaire est constatée à Port-au-Prince et ailleurs. Les groupes armés, regroupés au sein de la coalition criminelle « Viv Ansanm », multiplient les attaques contre des quartiers populaires, forçant des centaines de personnes à fuir leurs résidences. À Solino et Fort-National, la présence des forces de l’ordre est loin de contrarier les offensives des bandits, déplorent des organisations de la société civile.

Les autorités des deux branches de l’Exécutif de transition se perdent dans des querelles stériles, motivées par leur soif de pouvoir, tandis que la majorité de la population endure des souffrances, alors que les gangs accélèrent leur entreprise criminelle. Entre-temps, selon l’ONU, 4 900 morts par balles sont à déplorer en Haïti entre janvier et novembre.