« Jovenel Moïse a été livré par ses agents de sécurité », selon le RNDDH

Dans un rapport de 28 pages rendu public le 21 août 2021, le RNDDH a fait des révélations sur l’assassinat du président de facto Jovenel Moïse, précisant que ce dernier a été livré par des responsables de sa sécurité.

Le rapport a révélé que durant la nuit de l’assassinat de Jovenel Moïse, Joseph Badio Félix s’est entretenu avec le Premier ministre de facto Ariel Henry. Le RNDDH a cité aussi la magistrate Wendell Coq Thélot qui a eu des conversations téléphoniques avec Joseph Badio Félix (les deux sont activement recherchés par la police).

« Pour mettre en œuvre leur plan macabre, les auteurs intellectuels et matériels de cet assassinat ont pu compter sur l’appui d’au moins deux (2) des responsables de la sécurité présidentielle, à savoir le commissaire divisionnaire Jean Laguel CIVIL et le commissaire municipal Dimitri HERARD, respectivement coordonnateur de la sécurité générale du président et responsable en chef de l’USGPN », a rapporté le RNDDH alors que Dimitri Hérard a nié toute implication dans cette sale affaire.

« Il s’agit donc d’un cas flagrant de violations des droits à la vie et à la sécurité du feu président de facto Jovenel MOÏSE, perpétrées par des personnes investies d’autorité de l’Etat qui avaient été chargées de protéger la victime », a renchéri le RNDDH.

« Tenant compte des alertes sur les menaces qui avaient été lancées à l’encontre du
président, le RNDDH conçoit mal que les différents services d’intelligence du pays n’aient pas été mis en branle », a déploré le Réseau National de Défense des Droits Humains.

« Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Maître Rockefeller Vincent, entretient des rapports très étroits avec Joseph Félix BADIO. Une bonne collaboration de sa cellule d’intelligence devrait pouvoir aider à localiser cet individu dont le nom a été cité par la majorité des personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête », a estimé le RNDDH.

« Le directeur général a.i. de la PNH Léon CHARLES a reçu au moins deux (2) appels de détresse du président, tout juste avant son assassinat. Il avait promis à ce dernier de lui envoyer des renforts immédiatement. Ceci n’a pas été fait », a indiqué l’organisme de défense des droits humains.

Le RNDDH estime que Martine MOÏSE, épouse du feu président de facto Jovenel MOÏSE, détient des informations beaucoup plus précises quant à l’assassinat de son mari que ce qu’elle a bien voulu partager notamment avec la presse internationale, à laquelle elle a fait d’ailleurs des déclarations dont certaines tiennent difficilement la route.

« Plus que tout, le RNDDH estime que le fait par elle d’avoir exigé du ministre de la Justice Maître Rockfeller VINCENT, l’arrestation de Joseph Félix BADIO, laisse penser qu’elle dispose de précisions sur le niveau d’implication de ce dernier dans l’assassinat de son mari », lit-on dans ce rapport.

Le RNDDH a précisé que plusieurs agents de sécurité du président ont reçu des pots de vin des assassins.

« Plusieurs agents spécialisés, affectés à la sécurité du président de facto Jovenel MOÏSE ont été soudoyés pour laisser entrer en douceur le commando chargé d’arrêter ce dernier, selon ce qui leur avait été dit », a souligné l’ONG.

« Ils ont facilité l’assassinat de la victime et déshonoré l’institution à laquelle ils appartiennent. Et, puisqu’ils savent qu’un président en fonction ne peut être arrêté sur la base d’un mandat émis par un juge d’instruction, ils avaient donc sciemment fourni à un commando d’étrangers l’opportunité de violer les droits aux garanties judiciaires de Jovenel MOÏSE », a soutenu l’une des organisations de droits humains les plus respectées du pays.

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