« Jovenel Moïse avait, chez lui, une grosse somme reçue de certains trafiquants de drogue », rapporte le Miami Herald
Dans un article publié le mercredi 7 décembre 2022, le journal floridien Miami Herald a rapporté que l’un des présumés assassins de Jovenel Moïse avait déclaré aux enquêteurs américains avoir été informé que l’argent à l’intérieur de la maison du président de la République était une récompense des trafiquants de drogue qui utilisaient Haïti comme point d’expédition de cocaïne colombienne destinée aux États-Unis.
De nouvelles révélations ont été faites sur l’assassinat crapuleux du 58ème président haïtien. En effet, l’un des Colombiens arrêtés dans le cadre de ce dossier a déclaré que, quelques heures avant que les anciens soldats colombiens n’envahissent la résidence du président Jovenel Moïse, ils avaient reçu de nouveaux ordres de leur chef d’escouade. Leur mission, leur aurait dit un chef d’équipe, avait changé et était maintenant double : trouver et tuer Jovenel Moïse, trouver et saisir des sacs d’argent chez lui, selon les détails récemment divulgués de l’enquête colombienne sur le meurtre, lit-on dans le quotidien américain.
Le rapport note également que certains des autres accusés colombiens ont admis s’être enfuis avec deux sacs remplis d’argents liquides, de documents, de passeports, de chéquiers et de fusils d’assaut confisqués aux gardes présidentiels qui étaient de service la nuit de l’attaque meurtrière. « Cela a duré jusque dans l’après-midi », a déclaré la source colombienne, rappelant : « Ils sont entrés dans différentes maisons, certains d’entre eux ont quitté leurs armes, d’autres ont commencé à se rendre, d’autres se sont enfuis, comme Palacios l’a fait. Et la majorité est entrée dans l’ambassade de Taïwan ».
D’après l’article de Miami Herald, le montant était compris entre 45 et 53 millions de dollars. Ces informations ont été données par certains des suspects emprisonnés aux enquêteurs colombiens et américains qui examinent le meurtre. L’argent prétendument caché à l’intérieur de la maison du président a peut-être fourni une incitation supplémentaire aux anciens soldats colombiens peu rémunérés et aux gardes présidentiels haïtiens à mener à bien le complot mortel après avoir reçu l’ordre de le faire.
« La décision de tuer le président a fait surface la veille du meurtre. On a dit aux Colombiens qu’ils devaient le faire. Il n’y a aucune indication qu’ils aient résisté à cet ordre. Nous pensons qu’ils allaient chercher de l’argent », a confié une source colombienne dans une longue interview accordée au journal.
Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, dans sa résidence privée à Pèlerin 5, un quartier de Pétion-Ville, par des mercenaires colombiens. Ce 7 décembre 2022 fait exactement 17 mois depuis la perpétration du magnicide. Mais jusqu’à date l’enquête est toujours dans l’impasse et pas moins de 5 juges ont déjà été désignés pour instruire le dossier, pour « zéro résultat ».