Decret-ANI

Jovenel Moïse crée par décret une « Agence d’Intelligence », des politiques crient au « retour de la dictature »

Les réactions continuent de pleuvoir suite à la publication du décret présidentiel portant sur la création de l’Agence Nationale d’Intelligence. Selon les dires, ce 8 décembre, de Me Reynold Georges, Samuel D’Haïti et des ex-sénateurs Antonio Chéramy (Don Kato) et Youri Latortue, cette agence n’est pas un système d’intelligence comme tente de la le faire croire Jovenel Moïse. C’est plutôt un moyen pour lui de museler tous ceux qui s’opposent au régime en place.

D’abord, Don Kato critique le fait que le peuple croupisse dans la misère et l’insécurité pourtant le chef de l’État n’en fait pas grand cas et ne se préoccupe que des élections et du carnaval. Musicien de son état, il dit n’être pas pas dans l’obligation de participer au carnaval dans ce contexte de grande précarité. En ce sens, l’ancien parlementaire croit qu’il est urgent que les citoyens participent à la marche de ce 10 décembre pour exprimer leurs désaccords avec Jovenel Moïse qui, selon lui, publie ce décret pour protéger les kidnappeurs.

Pour sa part, Me Reynold Georges met en question le fait que les personnes qui feront partie de l’ANI échapperont totalement à la justice. Selon lui, la population perd, à travers ce décret, toutes les libertés garanties par la Constitution. « Il faut nous débarasser de Jovenel avant qu’il nous cause plus de préjudices à la société », conseille l’avocat. Il abonde dans le même sens que Don Kato en invitant la masse à se soulever contre M. Moïse qui, d’après lui, ne pourra pas rester au pouvoir. Quant à Samuel D’Haïti, ce décret prouve un peu plus que le locataire du Palais national veut instaurer la dictature en Haïti. Il rappelle que par le passé, d’autres présidents avaient essayé de faire pire que Jovenel Moïse, mais n’avaient pu résister à la colère de la population.

Youri Latortue, de son côté, reproche au gouvernement de n’avoir jamais rien fait pour freiner la course à l’insécurité, notamment le kidnapping, mais se dirige de préférence droit vers la dictature. Il souligne aussi, comme Me Georges, que ce décret veut supplanter la Constitution en violant toutes ses prérogatives. D’une seule voix, ces politiques croient tous que la seule issue possible pour se débarasser de cette machine à décrets est de se mobiliser pour exiger son départ du pouvoir au plus tard le 7 février 2021.

Eddyson de Varain/ HIP

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