Jovenel Moïse : « Mèt Dorval mouri a 10zè 13, Madanm mwen montrem videyo kadav li a 10zè 15 »
Le Président de la République, Jovenel Moïse, nie toute implication dans l’assassinat de Me Monferrier Dorval. Toutefois, le Chef de l’État affirme avoir vu la vidéo du cadavre du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, 2 minutes après le crime. Jovenel Moïse a abordé cette question brulante à l’émission Le Point sur Radio Télé Métropole, le lundi 9 novembre 2020.
Alors que plus d’un cherchent à avoir des détails sur l’assassinat, le président de la République, en dépit des multiples accusations portées contre lui, parle sans ambages. Parmi les différentes questions abordées à l’émission, le journaliste Luckner Garraud n’a pas esquivé l’affaire Dorval, et a poussé Jovenel Moïse à faire une déclaration jugée suspecte, ambiguë, qui prête à équivoque. « Mèt Dorval mouri a 10zè 13 nan aswè, Madanm mwen vin montrem videyo l a 10zè 15, soit 2 minutes après », a informé le Chef de l’État.
Sous la défensive, le locataire du Palais national dénonce une vaste campagne visant à l’accuser directement dans ce crime odieux, qui a provoqué l’indignation de la société haïtienne. « Ki enterè mwen ta genyen poum touye yon moun kap pale de chanjman konstitisyon ? », s’interroge Jovenel Moïse, qui rappelle avoir fait campagne autour de cette question. Pour Jovenel Moïse, « c’est un assassinat planifié ».
« Me Monferrier Dorval à qui j’ai eu la chance de parler à 2 reprises, m’avait conseillé de ne pas quitter le pouvoir, et livrer la population dans une situation incertaine », a-t-il rapporté. Après plus de 3 ans au pouvoir, le Chef de l’État, les mains en l’air, sur le plateau de l’émission « Le Point », se défend et informe n’avoir jamais participé à ces genres de crime. « Menm pa gen san ladann. Se travay mwen konn travay. Mwen pa konn kòman yo touye moun. Mwen konn kòman poum mete kouran, pou mete baraj irigasyon, konstwi wout », répond Jovenel Moïse.
S’agissant de la demande officielle de la Conférence Internationale des Barreaux relative à la formation d’une commission d’enquête internationale indépendante, le Chef de l’État décline toute responsabilité. À en croire Jovenel Moïse, « cette prérogative est réservée exclusivement au pouvoir judiciaire ». Parallèlement, le premier citoyen de la nation informe que cette lettre de demande est arrivée au Palais national, environ 3 jours après qu’elle avait fait le tour des réseaux sociaux. « Ce dossier doit être traité en toute sérénité, et non avec émotion ou passion… », a-t-il dit.
Rappelons que le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, a été assassiné le 28 août dernier à Pèlerin, non loin de la résidence du président de la République. Et depuis, 4 personnes ont été arrêtées, auditionnées et transférées au pénitencier national. Parmi les individus placés sous les verrous, Vilpique Dunès et Makender Fils-aimé, proches du pouvoir en place.
Luckson Saint -Vil / HIP
