Jovenel Moïse met K.O la Cour Supérieure des Comptes !
Notre démocratie est à l’agonie. Notre constitution est en mode »STOP ». Le mode d’organisation et de fonctionnement de la vie sociopolitique en Haïti défini dans la constitution de 1987 est en train de partir en fumée.
Le dernier décret de Jovenel Moïse redéfinissant les attributions de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif, publié le 6 novembre dernier, est un autre affront à notre démocratie déjà inexistante et à notre loi-mère toujours en vigueur malgré les velléités manifestes du pouvoir en place pour la mettre définitivement hors-jeu.
Ce décret réduit la CSCCA à un rôle de simple spectateur. Ses avis, favorables ou pas ne peuvent faire obstruction à la Commission Nationale des Marchés Publics ni au pouvoir exécutif. La Cour, dorénavant donne un avis consultatif en toute matière, mais voit son pouvoir de contrôle et d’objection à tous contrats ne respectant pas les normes balayé d’un revers de main. Voilà en quoi consiste le décret du 6 novembre.
Par ce décret Jovenel Moïse se fait le champion de l’avilissement des institutions de la République. Plus que n’importe qui de ses prédécesseurs, il s’engage dans une lutte constante d’anéantissement des institutions de contre-pouvoir et de contrôle pour matérialiser ses folies de grandeur, mais surtout satisfaire les exigences de ses maîtres.
Ce nouveau décret est un coup fatal porté au pays, un coup mortel à la démocratie. Le locataire du palais national ne se cache pas, il prend les choses en main. Il assume. Il avait depuis le premier rapport de la Cour des Comptes sur le fond Petrocaribe dans lequel il a été indexé, fait la promesse de réduire au silence les juges de la Cour. Pour les multiples contrats retournés par la Cour, il disait d’elle qu’elle était une institution de blocage qu’il fallait à tout prix mettre hors d’état de nuire. Avouons-le, par ce décret il vient de signer l’acte de décès de l’une des institutions de contrôle les plus importantes du pays.
Après avoir écarté le parlement, qu’il disait être une entrave à son administration, après avoir rallié à sa personne le pouvoir judiciaire, banalisé l’ULCC et L’UCREF, Jovenel Moïse, par ce décret du 6 novembre, met au tapis la CSCCA et devient comme du temps de Louis XIV en France, un roi doté d’un pouvoir divin, qui n’a de compte à rendre à personne.
Ricot Saintil / HIP
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