Justice-Corruption : Jacques Lafontant, la « brebis galeuse » du système judiciaire ?

La Fondation Je Klere salue la décision du magistrat Jean Wilner Morin de ne pas accepter de siéger aux côtés du commissaire du gouvernement, Jacques Lafontan, non-certifié par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire pour cause d’absence d’intégrité, lors d’une séance correctionnelle au tribunal de première instance de Port-au-Prince, le lundi 27 février 2023.

En effet, le chef de la poursuite légale voulait prendre part à l’audience sur l’affaire du citoyen Micatin Morvan, lorsque le Magistrat instructeur a menacé de plier bagages, jugeant indésirable la présence de Jacques Lafontant dans la salle de séance. Le juge Jean Wilner Morin ne voulant pas fléchir sur sa position, un substitut commissaire a été appelé pour la poursuite de l’audience, selon certaines informations disponibles.

La réaction du juge d’instruction s’inscrit dans le cadre du respect du mémorandum publié par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire en date du 23 février 2023, dans lequel le CSPJ enjoint aux responsables des 18 juridictions du pays d’empêcher les magistrats non-certifiés d’exercer leurs fonctions au sein du système judiciaire, explique la responsable de programme de FJKL Marie Yolène Gilles qui s’en félicite. « La décision du CSPJ a eu effet immédiat, elle est irrévocable », précise la militante des droits humains qui demande aux autres chefs des juridictions du pays d’emboîter le pas au juge Morin.

Parallèlement, Marie Yolѐne Gilles condamne une agression verbale proférée par le commissaire du gouvernement non-certifié Jacques Lafontant à l’encontre d’un membre de la Commission Technique de Certification du CSPJ (dont elle s’est gardée de citer nommément) qui était présent dans la salle de séance.

« Ce genre de menace montre clairement les conditions dans lesquelles évoluent les membres de la CTC qui sont censés avoir le support de tout l’appareil étatique sur le plan sécuritaire pour continuer d’effectuer en bonne et due forme le processus de nettoyage au sein du système judiciaire », déplore madame Gilles.

« Au contraire, le gouvernement d’Ariel Henry donne un support sans faille aux magistrats corrompus, mettant ainsi en danger la vie de ces gens qui tant bien que mal tentent de faire leur travail », poursuit Marie Yolѐne Gilles.

En dernier ressort, la FJKL invite la population haïtienne à assumer sa responsabilité face au projet du premier ministre Ariel Henry consistant à « démanteler toutes les institutions du pays dans le but de se maintenir au pouvoir ».

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