Kidnapping: Les bandits étendent leur cartographie criminelle

Lors de la cérémonie d’investiture du cabinet ministériel remanié du docteur Ariel Henry, le directeur général a.i de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Frantz Elbé, pour vanter ses efforts, s’est réjoui, mercredi, d’une baisse considérable des cas d’enlèvement à Port-au-Prince. Moins de 24 heures après, les bandits ont désapprouvé le chef de la PNH en reprenant la cadence infernale des cas d’enlèvement.

Durant les dernières 72 heures, une trentaine de citoyens ont été kidnappés à Port-au-Prince. Des noms connus aux quidams ou anonymes, la liste des victimes interpelle. James Philistin, frère du journaliste Marc-Guerson Philistin, Frantzy Joseph, agronome et responsable de la section vulgarisation agricole au Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (MARNDR), ses trois enfants et un cousin, un cadre de l’Université Quisqueya, le chroniqueur Alexander Galvez, quatre employés de la compagnie Rhum Barbancourt, d’autres cas moins médiatisés ont été relayés sur les réseaux sociaux.

Les cas se partagent entre le gang des «400 Mawozo», les hommes de Village-de-Dieu et d’autres secteurs criminels qui empoisonnent le quotidien des résidents de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Des voix cherchent vainement à saisir le rythme intenable imposé par les bandits en instituant les cas d’enlèvement comme mode opératoire pour alimenter le gain facile par l’appauvrissement des familles.

La passivité des agents de l’ordre, dans certaines circonstances, est remise en cause dans le pourrissement de la situation, évoquent des socioprofessionnels. Un cas d’enlèvement signalé à quelques jets d’un Sous-Commissariat de Police a provoqué l’étonnement. Des policiers passifs au danger qui guette la société, est devenu la norme, déplore un observateur. Ces indicateurs ne font que renforcer la thèse d’une police infiltrée par des hors-la-loi, soutiennent des esprits avisés.

Les cas de rapt se multiplient, les bandits étendent leurs tentacules pour asseoir leur suprématie. Des secteurs géographiques deviennent des terrains conquis pour exercer des forfaits. Les rues Cameau, Capois, Derenoncourt, Paul VI, Monseigneur Guilloux sont les nouvelles adresses des bandits, au regard de la courbe inquiétante des cas rapportés.

Combien de temps faudra-t-il encore pour espérer une amélioration du climat sécuritaire ? Combien de victimes à enregistrer avant que les autorités décident de prendre leurs responsabilités pour juguler le phénomène ? Des interrogations qui laissent perplexes en raison de l’indifférence manifestée par la Police.

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