Kidnapping : Ne pouvant compter sur l’État, les journalistes implorent la pitié des ravisseurs de Jean Thony Lorthé

Ils étaient plusieurs dizaines de journalistes à fouler le macadam ce mardi 14 févier 2023 au centre-ville de Port-au-Prince pour exiger la libération du journaliste Jean Thony Lorthé, enlevé à Laboule 12 par la bande criminelle à Ti Makak.

Le coup d’envoi de cette marche a été donné à Pont Morin vers les 9 heures 45 du matin. Les journalistes ont ensuite sillonné diverses rues de la Capitale en passant par Bois-Verna, Avenue Charles Sumner, Avenue Christophe et Lalue. Sur tout le parcours, les travailleurs de la presse, supportés par plusieurs responsables d’organisations de droits humains dont la responsable de programme du RNDDH Marie Rosie Auguste Ducéna et le responsable du CONHANE Edouard Paultre, n’ont pas manqué de cracher leur indignation face à l’inertie des autorités étatiques devant la détérioration du climat sécuritaire du pays.

« Les journalistes ne gagnent pas assez d’argent leur permettant de payer de rançon », ont scandé les protestataires. Une façon de faire comprendre aux ravisseurs qui exigent 200 000 dollars US en échange de la libération du journaliste, l’impossibilité dans laquelle se trouvent les familles des victimes à collecter une telle somme d’argent.

« Le journaliste exerce un métier sacerdotal qui ne lui rapporte pas grand-chose sur le plan économique. C’est inacceptable que des hommes armés réclament autant d’argent contre la libération d’un travailleur de la presse qui a toutes les difficultés du monde pour joindre les deux bouts dans un pays comme Haïti », dénoncent les journalistes implorant la pitié des kidnappeurs.

« Si nous sommes arrivés à une situation où le journaliste dont le métier consiste à informer la population, est pris en chasse par les gangs armés, c’est la faute aux autorités qui ne parviennent pas à garantir un minimum de sécurité dans le pays », a déclaré pour sa part le responsable de l’AJH, Jacques Desrosiers.

Durant cette marche, les journalistes ont fait un arrêt devant la Ministère de la Culture et de la Communication, dirigé par Emmelie Prophète Milcé qui est également ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, où un message lui a été adressé. À cet effet, le responsable du Conseil National Haïtien des Acteurs non-Étatiques qualifie « d’insulte » l’attitude du ministre Prophète qui n’a pas daigné faire son apparition, encore moins d’envoyer quelqu’un d’autre pour prendre les doléances des journalistes.

Cette marche a chuté devant les locaux de Radio Vision 2000 où travaille Jean Thony Lorthe depuis plus d’une dizaine d’années. L’occasion pour la responsable du Réseau National des Groupes Sanguins de Rhésus Négatif, Nancy Lainé, de révéler que les ravisseurs ont refusé de recevoir l’argent collecté et proposé par la famille du journaliste, estimant que le montant est insuffisant.

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