La Coordination Europe-Haïti invite l’Union Européenne à prendre ses distances avec Jovenel Moïse

(Haiti Infos Pro)- « Nous partageons le point de vue selon lequel, depuis le 7 février 2021, Jovenel Moïse exerce un pouvoir illégal », écrit la Coordination Europe-Haïti (CoEH) dans un appel à l’Union Européenne et ses États membres, adopté le 22 février 2021. En ce sens, la CoEH les appelle à prendre leur distance par rapport au président de facto d’Haïti.

Dans cet appel, la CoEH souligne à l’attention de l’Union Européenne et ses États membres que, malgré les avis du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, des juristes, de la Fédération des Barreaux d’Haïti, de la Conférence Épiscopale d’Haïti, de plusieurs franges du secteur protestant, des structures politiques et de la société civile, Jovenel Moïse s’accroche au pouvoir et bafoue aveuglément les règles du jeu démocratique. De même, la structure a fait mention de la façon dont Jovenel Moïse a rendu caduc le Parlement et mentionne que cela doit être aussi valable pour lui.

Parallèlement, la CoEH dit croire dur comme fer que l’arrestation arbitraire d’une vingtaine de personnes accusées de complot contre la sûreté de l’État est une opération du gouvernement pour installer un pouvoir autoritaire en Haïti. De même, elle indique que le président reste au pouvoir parce qu’il est soutenu par la communauté internationale et des gangs armés qui térrorisent la population, sans compter le soutien aveugle du Core Group et les États-Unis qui ont accepté le calendrier électoral et le maintien de M. Moïse au pouvoir. Face à cette situation, la CoEH adresse un ensemble de demandes à l’Union Européenne et ses États membres.

D’abord, la CoEH les invite à cesser immédiatement de soutenir le régime autoritaire et inconstitutionnel de Jovenel Moïse. Ensuite, de dénoncer les violations des droits humains faites par l’État haïtien et de réclamer justice en faveur des victimes des différents massacres perpétrés par les gangs avec la complicité d’autorités publiques. Par la suite, ils ne doivent pas encourager le processus électoral voulu par Jovenel Moïse et enfin, la Coordination Europe-Haïti leur demande de renforcer et d’écouter la société civile qui propose des alternatives depuis plus de deux ans pouvant mener dans une transition démocratique en Haïti.

Cet appel de la Coordination Europe-Haïti (CoEH) est la énième demande d’une structure étrangère à la Communauté internationale, l’invitant de prendre ses distances avec Jovenel Moïse. L’une des raisons évoquées est qu’il occupe le pouvoir illégalement depuis le 7 février 2021. Malgré tout, le président de facto pursuit son chemin aveuglément et conduit le pays plus fond dans l’abîme, au mépris de tout le monde.

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