La crise du carburant impacte fortement les prix des produits alimentaires
Le blocage des produits pétroliers imposé par les gangs depuis tantôt un mois provoque une hausse de manière exponentielle des prix des produits de première nécessité dans le pays, notamment dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, rendant ainsi beaucoup plus intenable la situation déjà précaire des petites bourses.
Le coût des produits comestibles qui était déjà élevé pendant le mouvement « pays lock » s’accroit encore davantage, constate HIP au niveau de plusieurs marchés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En effet, la grosse marmite de haricots, qui avait connu une baisse après la légère dépréciation du dollar sur le marché des changes, se vend désormais au prix de 1000 gourdes. Dans ce cas, il faut avoir nécessairement 250 gourdes pour en retirer une petite marmite. Même réalité pour le riz dont la petite marmite se vend actuellement à 150 gourdes, alors que la petite marmite de sucre qui s’achetait à 50 gourdes avant le verrouillage du plus grand centre de stockage de carburant du pays, est passée à 75 gourdes. Même constat pour la farine qui s’achète au prix de 100 gourdes. Le paquet de spaghetti géant passe de 75 à 100 gourdes, et la petite boîte de lait évaporé à 60 gourdes.
Le gallon d’huile de 378 litres coûte 2 mille à présent dans des marchés publics et même plus dans d’autres endroits d’après certaines marchandes, indiquant que la plus petite mesure utilisée dans la vente au détail de ce produit (dénommée glòs) coûte 65 gourdes, ce qui constitue un scandale selon plus d’un.
Les produits locaux tels : la banane, le riz de l’Artibonite, l’igname, la patate douce, le manioc, le citron et les produits maraîchers se raréfient au niveau des marchés publics, à cause de l’indisponibilité du carburant et la prise de contrôle des axes routiers du pays par des gangs armés, explique un détaillant.
Dans la même veine, le prix de l’eau potable augmente considérablement passant de 60 gourdes à 125 gourdes, alors que le récipient contenant 5 gallons de ce liquide (bokit) destinée à d’autres tâches se vend au prix de 35 gourdes et même 50 gourdes dans d’autres endroits de Port-au-Prince.
C’est dans ce contexte que la FAO a révélé que plus 4.7 millions de personnes, soit 48% de la population haïtienne est affectée par la faim. Elle met en cause la dégradation des systèmes agroalimentaires fragilisés notamment à cause des catastrophes naturelles, telles que les ouragans, les sécheresses, les tremblements de terre et les inondations ainsi que les techniques agricoles inadaptées qui affectent la production locale.
Cette situation risque de perdurer et d’exacerber encore davantage cette crise humanitaire à laquelle le pays fait actuellement face si aucune disposition n’est prise pour corriger cette situation, en facilitant la distribution des produits pétroliers dans le pays, estiment certains. Une probabilité qui tend à se confirmer de jour en jour, tenant compte du comportement insouciant de nos actuels « dirigeants ».