« La démocratie haïtienne ne peut pas continuer ainsi », alerte Julie Chung encourageant la tenue des élections

Dans un message publié sur le site du département d’Etat américain à l’occasion de la commémoration des 218 ans de la création du bicolore haïtien, la diplomate Julie Chung, secrétaire adjoint partiel du bureau des affaires de l’hémisphère Occidentale, a alerté sur la situation en Haïti où les « préceptes fondamentaux de la démocratie » sont remis en cause. Elle a plaidé en faveur des élections qui, selon lui, constituent le seul moyen de rétablir l’ordre démocratique en Haïti.

« Les élections législatives qui auraient dû avoir lieu en 2019 sont attendues depuis longtemps. Et quel a été le résultat de ce retard ? Un pouvoir exécutif incontrôlé depuis janvier 2020, puisque la chambre basse n’existe plus et qu’il y a trop peu de sénateurs pour atteindre le quorum », a-t-elle indiqué dans ce long message tout en profitant de saluer le drapeau haïtien.

La diplomate qui s’est déjà rendue en Haïti en 2019 estime que cette situation questionne les fondements de la démocratie. « Il n’y a pas de séparation des pouvoirs et aucun moyen pour les branches du gouvernement de se tenir mutuellement responsables. Cette situation remet en cause les préceptes fondamentaux de la démocratie haïtienne », a-t-elle souligné.

Plus loin, elle a dénoncé l’autoritarisme incarné par Jovenel Moïse dont le mandat a pris fin depuis le 7 février 2021. « Cette période de règne d’un seul homme par décret a déjà conduit à l’annonce d’une agence nationale de renseignement problématique, à l’introduction de définitions douteuses du terrorisme, à la réduction du rôle d’institutions clés comme la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, ainsi qu’à la révocation et au remplacement de trois juges de la Cour suprême », a-t-elle fait remarquer arguant que la décision d’organiser un référendum pour modifier la constitution de 1987 ajoute encore à la controverse.

« Nous pensons que les élections législatives sont le moyen démocratique de mettre fin au règne prolongé d’Haïti par décret, et que les élections présidentielles sont nécessaires pour transférer pacifiquement le pouvoir d’un dirigeant démocratiquement élu à un autre », a-t-elle laissé croire alors qu’une majorité écrasante de la population exige le départ de Jovenel Moïse dont le mandat a pris fin depuis le 7 février 2021 et dénonce le CEP et le processus de référendum illégaux.

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