La femme de John Joël Joseph et ses 2 enfants demandent l’asile en Jamaïque

L’épouse de l’ancien sénateur John Joël Joseph et ses 2 fils ont formulé officiellement une demande d’asile en Jamaïque. Selon des médias Jamaïcains, l’avocat de M. Joseph a déposé la demande de statut de réfugié auprès de l’Agence Jamaicaine de Passeports, d’Immigration et de Citoyenneté.

Darlyne Edumé et ses enfants disent craindre pour leur sécurité et tous actes de violences, en cas de retour en Haïti », a justifié Me Donahue Martin. Cette requette d’Edumé est survenue 1 mois après l’arrestation de l’ex-parlementaire, accusé d’etre impliqué dans le complot ayant abouti a l’assassinat de Jovenel Moïse. “Entretemps, des agents du FBI ont déjà commencé à interroger John Joël Joseph depuis sa prison en Jamaïque”, selon le journal Miami Herald.

L’avocat de l’ex-sénateur a fait sa demande au Ministère jamaïcain de la sécurité nationale par le biais de l’Agence jamaïcaine des passeports, de l’immigration et de la citoyenneté (PICA), avant même son apparition au tribunal. Devant la Cour paroissiale de Kingston et St Andrew, Donahue Martin a plaidé avec succès pour que l’affaire impliquant John Joel Joseph et les 3 membres de sa famille soit ajournée dans l’attente d’une réponse à la demande d’asile. Dans sa requête, Me Martin a sollicité un statut de réfugié pour Darlyne Edume, 38 ans, et ses deux fils, Schopenhauer âgé entre 17 et 18 ans, puis Abaku, 9 ans, qui ont tous été accusés d’entrée illégale sur le sol Jamaïcain.

Suite a cette demande, la juge principale, Lori-Ann Cole-Montague, a conclu que la femme de Joseph et ses deux enfants, doivent revenir au tribunal le 3 mars prochain. Dans une entrevue accordée au journal jamaïcain “Jamaica Observer », Donahue Martin, l’avocat de l’ancien parlementaire haitien, a déclaré que Darlyne Edumé avait des raisons de croire que si elle et ses fils retournent en Haïti, ils seraient persécutés et même exposées à des actes de violence. « En raison de l’instabilité politique et socio-économique en Haïti, nous avons jugé prudent de demander le statut de réfugié en Jamaïque », a confirmé l’homme de loi. Toutefois, Me Martin ajoute qu’en raison des allégations portées contre John Joel Joseph par les autorités haïtiennes, il ne peut pas demander l’asile en Jamaïque.

Si l’avocat partage les raisons avec “Jamaica Observer”, mais au micro de Miami Herald, il n’a pas voulu faire de commentaires sur le statut de John Joël Joseph, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt en Haïti et est l’un des suspects clés en fuite, en lien a l’assassinat de l’ancien President Jovenel Moise.

Selon ce qu’a rapport l’avocat, l’affaire a été ajournée pour faciliter sa demande d’asile en faveur de la femme de Josepn. Le statut de réfugié leur permettra d’être protégés en tant que personnes fuyant leur pays d’origine en raison de circonstances bien fondées les amenant à penser qu’ils seront persécutés s’ils retournent dans leur pays.

Selon le journal Miami Herald, obtenir le statut de réfugié en Jamaïque est très rare. Le ministère jamaïcain de la sécurité nationale devra convoquer un comité, qui déterminera ensuite si les trois personnes peuvent rester dans le pays en tant que réfugiés.

Le journal “Jamaica Observer”, a rapporté que John Joel Joseph, tout au long de la séance, a été vu au tribunal en train de réconforter sa femme qui semblait extrêmement agitée, car on l’a vue utiliser une pompe à asthme à plusieurs reprises. « Je ne dors pas, ma femme ne dort pas, ma femme est malade… Je voudrais que le processus soit terminé pour ma famille », a déclaré Joseph alors qu’il s’adressait au juge pour la première fois sans interprète.

Entretemps, les autorités américaines ont les yeux rivés sur John Joel Joseph, qui est accuse par la police haïtienne d’avoir ete en contact avec plusieurs des suspects emprisonnés dans le cadre du projet d’assassinat et participé à des réunions autour de l’assaut. Selon le rapport d’enquête de la police judiciaire de 124 pages, John est également accusé d’avoir payé les frais de location de véhicules, qui devaient être utilisés pour l’assassinat.

Selon le journal Miami Herald, citant des sources proches du dossier, des agents de l’agence d’investigation “FBI” ont déjà commencé à l’interroger. Les auditions se déroulent depuis sa prison en Jamaïque.

Cependant, rien est encore dit sur le sort qu’est réservé à l’ex-opposant farouche au pouvoir PHTK. Si des journaux américains croient que John Joel Joseph pourra être bientôt extradé aux Etats-Unis, des médias jamaicains le voient autrement. “Il n’existe pas de traité d’extradition entre Haïti et la Jamaïque. John Joel Joseph pourrait être renvoyé dans son pays natal”, a écrit Jamaica Observer.

Rappelons que l’ancien sénateur de l’Ouest est le deuxième suspect à être détenu en Jamaïque. Le premier était l’ancien soldat colombien Mario Antonio Palacios Palacios, qui a été arrêté fin octobre dernier par la police jamaïcaine. C’est la deuxième fois que M. Joseph, dont les documents de voyage indiquent que son nom de famille est John, voit son affaire reportée. Lors d’une première comparution après son arrestation, son affaire avait été repoussée au 15 février après que son avocat, Donahue Martin, ait demandé un délai supplémentaire au tribunal. Et hier mardi, l’audience a été ajournée au 3 mars, en raison de la demande d’asile de sa femme.

La famille Joseph a été retenue par la police Jamaïcaine le 14 janvier dernier, lors d’une opération dans la région de Warminster, à St Elizabeth. John Joel Joseph et sa famille ont été arrêtés dans une maison par des membres de l’unité anti-crime et anti-terroriste et de la police divisionnaire de la zone. L’ex-sénateur de l’Ouest était arrivé en Jamaïque par bateau et avait emprunté une route criminelle populaire appelée « Guns for Ganja », située entre la côte sud d’Haïti et le voisin anglophone des Caraïbes, pour échapper aux autorités haïtiennes, après des mois de clandestinité.

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