« La fermeture des frontières fera plus de mal aux Dominicains qu’aux Haïtiens », prévient Etzer Emille

La récente décision du président dominicain, Luis Abinader, de fermer les frontières entre la République dominicaine et Haïti en signe de protestation contre la construction d’un canal haïtien sur la rivière « Massacre » continue de faire les gros titres. Cette décision a suscité des inquiétudes économiques, en particulier dans le secteur agricole, et certains experts estiment qu’elle pourrait être difficile à être maintenue.

Réagissant à cette situation, l’économiste Etzer Émile a exprimé des doutes quant à la viabilité à long terme de cette décision présidentielle. Il a souligné que le secteur agricole dominicain, qui entretient d’importants liens commerciaux avec Haïti, commence déjà à exprimer de vives préoccupations. Haïti est le deuxième partenaire commercial le plus important de la République dominicaine, recevant une part significative de sa production.

Le président Luis Abinader a déjà été contraint de faire retrait d’une décision similaire par le passé, soit en octobre 2022, lorsque des entreprises dominicaines et des compagnies de construction, employant principalement des travailleurs haïtiens, ont exercé une pression considérable pour faire marche arrière.

Face à l’impact potentiellement néfaste de cette décision sur le peuple haïtien en raison de sa dépendance à l’importation des produits dominicains, Etzer Émile appelle les autorités haïtiennes à travailler en collaboration avec les importateurs pour diversifier leurs marchés commerciaux et réduire la dépendance du pays vis-à-vis de la République dominicaine et des États-Unis en matière d’importation. Actuellement, les deux tiers des produits importés par Haïti proviennent de ces deux pays, souligne Etzer Emille.

L’économiste estime qu’Haïti pourrait explorer d’autres marchés en Amérique centrale, notamment au Salvador, au Costa Rica, au Panama et au Nicaragua, pour atténuer l’impact potentiel de la décision relative à la fermeture de la frontière.

La situation demeure tendue à Ounaminthe, où les citoyens semblent indifférents à cette décision et continuent inlassablement la construction du canal jour et nuit.

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