« La FIFA est corrompue, sa décision vise à affaiblir le football haïtien », déclare Yves Jean-Bart
Dans une interview exclusive accordée à l’agence de presse DailyMail.com le 4 décembre 2020, Yves Jean-Bart, ancien président de la Fédération Haïtienne de Football (FHF), déclare que la FIFA est une institution corrompue. Selon lui, la décision prise contre lui vise à affaiblir le football haïtien, cette discipline sportive qui a progressé au cours des années avec de maigres moyens, sans l’aide de personne.
Accusé de viol et d’agression sexuelle sur mineures, M. Jean-Bart continue à se défendre. Il souligne que la FIFA ne lui avait accordé que 10 minutes sur Skype pour répondre aux questions relatives aux accusations portées contre lui. Selon lui, cette institution est corrompue et l’utilise comme bouc émissaire pour assouvir sa soif d’affaiblir le football haïtien.
« Le football haïtien dérange l’établishment. Nous n’avons pas de sponsor, pas de publicité, pas de soutien et pas d’argent derrière nous, mais nous avons battu le Costa Rica et nous avons poussé le Mexique et les États-Unis. Comment osons-nous? », a fait savoir M. Jean-Bart pour étayer sa thèse de complot. « Haïti ne gagne pas d’argent pour la FIFA. M’expulser et paralyser le football haïtien était la solution la plus facile, la chose la plus pratique à faire. Après tout, qu’est-ce que le football haïtien? », poursuit-il en rappelant qu’il a été diagnostiqué d’un cancer de la prostate et qu’ « une partie de lui ne fonctionne plus ».
Jusqu’à présent, Yves Jean-Bart rejette la thèse selon laquelle il aurait eu des enfants ou mis enceinte des joueuses. « Les avortements ne sont pas légaux en Haïti, où sont passés ces bébés? », se défend l’homme marié, père de 4 enfants, estimant que la FIFA n’a pas épluché le dossier en profondeur. D’après ses dires, c’est une histoire inventée par un rival pour la présidence de la FHF, qui a ensuite contacté le journal britannique « The Guardian » en vue de ternir son image.
Après la décision de la FIFA, Yves Jean-Bart a interjeté appel par devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Bien qu’il clame toujours son innocence, il a été banni du football et ne peut rien y exercer. Est-il vraiment coupable ou serait-ce réellement un coup monté, comme il veut le faire croire? À rappeler que la Justice haïtienne avait rendu une ordonnance contraire à celle de la FIFA quelques jours avant, disant qu’il n’y avait pas assez de matières pour poursuivre Dadou. Que faut-il retenir de ce dossier?
Eddyson de Varain/HIP