La « honte » d’Ariel Henry aux Gonaïves décortiquée par Liliane Pierre Paul

Le Premier Ministre Ariel Henry a failli laissé sa peau aux Gonaïves le 1er janvier 2022. N’ayant pas pu faire son discours, il a quitté la ville sous une pluie de cartouches. Une honte. « Je ne peux pas en rire. Il ne s’agit pas d’Ariel Henry ou de Jean Tholbert Alexis. Mais c’est Haïti qui a été ridiculisée », regrette la Journaliste Liliane Pierre Paul. Dans un éditorial au « Jounal 4è » de ce lundi 3 janvier 2022 sur les ondes de Radio Kiskeya, elle a aussi laissé entendre que si le Chef du gouvernement voulait relever un défi, il pourrait faire plein d’autres choses, par exemple résoudre le phénomène de Martissant au lieu de faire cet affront au pays. Cependant, elle dit prendre ses distances par rapport aux gangs armés qui ont boycotté la cérémonie, soulignant que cet acte est antidémocratique.

À entendre Mme Pierre Paul, citant les déclarations de plusieurs personnalités, Ariel Henry avait garanti qu’il ne se rendrait pas aux Gonaïves. Même la veille, il avait laissé croire qu’il n’irait pas. Pourtant, contre toute attente, il a fait le contraire. Pour la journaliste, cela est la preuve que les politiciens haïtiens souffrent d’une maladie incurable. Elle critique aussi les tentatives d’explication de plus d’un, laissant croire que le chef de la Primature devait s’y rendre par tous les moyens pour aller relever un défi.

« De quel défi s’agit-il? » se questionne la responsable de Radio Télé Kiskeya. « S’il voulait relever un défi, à la fin de l’année dernière, il devait mobiliser les forces de la Police pour résoudre le phénomène de Martissant et des gangs armés du pays, dont à Canaan ou à Lacroix Périsse; résoudre le problème des déchets qui envahissent le pays », avance-t-elle tout en regrettant que ces démarches des proches d’Ariel Henry ont pour optique de tenter de justifier l’injustifiable. Également, elle rappelle que contrairement à l’ancien Président Jovenel Moïse, Ariel Henry n’a ni mandat ni mission. Il ne peut pas, en conséquence, esperer relever les défis de l’ancien chef d’État.

« Il aurait également pu faciliter les plus démunis à pouvoir manger de la soupe le 1er janvier, au lendemain de cette belle victoire remportée par la culture populaire à l’UNESCO », poursuit Liliane Pierre Paul, rappelant que le pays est toujours gangrené par l’insécurité, le blackout, les déchets qui jonchent les chaussées un peu partout et qui bouleversent le quotidien des citoyens. Selon elle, au lieu de relever un défi, Ariel Henry n’a fait que plonger le pays, une fois de plus, dans la bassesse en piétinant la célébration de la «soup joumou» sur la scène internationale.

Liliane Pierre Paul croit qu’Ariel Henry ne devait pas se rendre aux Gonaïves. Mais elle condamne la manière dont cela a été fait. D’après elle, ce n’est pas un acte démocratique. Elle aurait appuyé cette démarche si, dit-elle, elle était le résultat d’une lutte populaire, pour rappeler à Ariel Henry qu’il n’a pas le droit de remplacer un président puisqu’il n’a pas été mandaté pour cela.

«Lè se yon gwoup moun ak zam ki pran desizyon sa a epi ki enpoze volonte yo sou tout rès popilasyon an, nou menm nan Radyo Kiskeya nou p ap janm apiye yon inisyativ konsa», a-t-elle martelé.

In fine, Liliane Pierre Paul rappelle que le peuple haïtien a besoin d’un peu d’amour, de tendresse et d’encadrement pour essayer de résister à ses souffrances. «Nou pa ka ap mete plis sou tout soufrans li genyen yo. Depi yon demach politik pa legal, li pa dwe jwenn apui peyi a. Tout demach dwe mennen nou nan sa Konstitisyon 87 la di e se konsa moun dwe pran pouvwa!», conclut l’éditorial de la présentatrice du journal de 4 heures sur la Radio Kiskeya.

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