La liberté de la presse en Haïti, une belle illusion !

Haïti n’a pas raté l’occasion de mettre en lumière la « Journée internationale de la liberté de la presse », célébrée à travers le monde le 3 mai dernier. L’Assemblée générale des nations unies en instaurant la journée mondiale de la liberté de la presse a voulu faire de « l’information » un outil indispensable au service des populations mondiales. La liberté de la presse est la possibilité d’informer, de communiquer et d’exprimer librement ses pensées dans le sens du bien-être collectif. En Haïti, la presse patine, elle est prise au piège, elle est mise à l’encan.

La journée du 3 mai en Haïti a été l’occasion pour certains acteurs de la presse haïtienne de se prononcer sur ce secteur de plus en plus décrié par la population. Les journalistes haïtiens ont perdu le sens du bien commun. Ils ne sont pour la plupart plus maitres de leur parole. Les informations qu’ils communiquent sont manipulées, ils sont à la solde des puissants hommes d’affaires et politiques.

Le journaliste et étudiant finissant en Sciences juridiques, GeorGes Allen, a profité de la journée de la liberté de la presse pour décrire la situation actuelle de la presse haïtienne. Il a parlé en ces termes : « La presse haïtienne n’est pas libre, elle est en liberté conditionnelle. Sur sa tête est suspendue une main, économique ou politique, prête à frapper à la moindre déviation ». Cette citation illustre parfaitement l’état actuel du journaliste haïtien, qui n’est plus porteur d’espoir, de changement, de courage et de liberté pour tous, mais qui s’enlise dans un rapport ‘’d’employeur monnayé’’ au service des prédateurs de la société haïtienne, préoccupés uniquement par l’appât du gain et rien d’autre.

Célébrée cette année sous le thème de : « L’information comme bien public », la journée mondiale de la liberté de la presse est en perte de vitesse en Haïti. L’information aujourd’hui est synonyme de tractation, de diversion et surtout de manipulation de l’opinion publique dans le sens des intérêts mesquins au détriment des intérêts collectifs. L’information a toujours été une arme à double tranchant. Elle a le pouvoir de changer, de transformer, mais aussi, elle peut être une arme de destruction massive. Et c’est ce qu’elle est aujourd’hui dans notre pays.

L’information n’est plus un bien public quand elle sert les intérêts des tyrans comme les dirigeants PHTKistes, elle n’est plus un bien public quand elle est stratégiquement utilisée pour berner, détourner les regards sur les vrais problèmes qui rongent le pays, comme l’insécurité, le kidnapping, la corruption, l’inféodation des institutions et la violation systématique de la constitution haïtienne. C’est effectivement une presse haïtienne en ‘’liberté conditionnelle’’ pour répéter GeorGes Allen, le ‘’Porteur de cause’’. La presse haïtienne ne sera jamais libre autant de fois que les porteurs d’informations ne sont pas des hommes habités par la volonté de servir et non d’être servis. Elle ne sera jamais libre, autant de fois que les mains économiques et politiques qui planent au-dessus de la tête de nos journalistes ne soient pas coupées et jetées aux ordures. Elle sera libre le jour où des journalistes conscients, aimant leur liberté de personne font preuve de courage et de patriotisme et mettent en avant les intérêts supérieurs de la nation.

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