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La prison civile de la Croix-des-Bouquets livrée aux détenus, FJKL lance un SOS

La Fondation “Je Klere” lance un cri d’alarme face à l’abandon par des agents de la Direction de l’Administration Penitentiaire affectés de la prison civile de La Croix-des-Bouquets. Selon la responsable de l’organisation de défense des droits humains, depuis plusieurs jours, les policiers abandonnent totalement leur lieu de travail. “Le centre carcéral est sous le contrôle des prisonniers”, informe Marie Yolaine Gilles, lors d’une entrevue accordée à Radio Magik9, ce vendredi 4 février 2022.

Cela apparait comme une insolite. La prison civile de la Croix-des-Bouquets qui héberge pas mal de criminels de haut rang, est, depuis plusieurs jours, livrée aux prisonniers. “Les agents de la DAP sont aux abonnés absents. Ils ne se présentent pas à leurs postes”, révèle la directrice exécutive de la FJKL, Marie Yolaine Gilles, citant des messages de désolation venus de certains prisonniers. A en croire le #1 de la FJKL, les détenus, face à l’absence des agents, règnent en maître et surveillent eux-mêmes l’espace.

“Ils ont à leur disposition, toutes les clés donnant accès à la prison. Ils ne se sont pas évadés, parce qu’ils ne savent ce qui les attend à l’extérieur”, a déclaré la défenseure des droits humains, qui lance un SOS aux autorités policières haïtiennes. Pour l’instant, Mme Gilles informe que le centre carcéral est actuellement surveillé par seulement 2 policiers, qui sont positionnés du haut de leur cage, pour soi-disant éviter toute éventuelle évasion.

La responsable de la fondation qui décrit une situation grave et inacceptable, informe que les différentes cellules sont actuellement fermées. “La situation s’aggrave, mais aucune explication jusqu’ici”, déplore la défenseure des droits humains. Marie Yolaine Gilles exhorte les responsables de la Direction de l’Administration Pénitentiaire à identifier et sanctionner les agents en question. “Certains agents ont quitté le pays, mais continuent de recevoir leurs chèques. Ce n’est pas possible !”, se plaint-t-elle.

Parallèlement, Mme Gilles dénonce les conditions sanitaires dans lesquelles évoluent les prisonniers. “Les toilettes sont renversées. Des odeurs nauséabondes empuantissent l’espace. L’infirmerie est fermée. Rien ne fonctionne”, rapporte-t-elle. Selon le #1 de la FJKL, les prisonniers recoivent plus de la nourriture venant de leurs parents. Face à cet absence totale des agents, l’eau se vend à environ 500 gourdes le gallon, tandis qu’un prisonnier doit débourser la somme de 200 gourdes pour s’offrir un plat de nourriture. “La situation ne peut pas rester ainsi. Les autorités doivent assumer leur responsabilités”, a déclaré Marie Yolaine Gilles.

Notons que la prison civile de la Croix-des-Bouquets compte actuellement 1,030 prisonniers au total. De ce chiffre, 324 ont été condamnés, alors qu’environ 700 sont placés en détention preventive prolongée. Selon la fondation “Je Klere”, théoriquement, 109 agents DAP sont censés être affectés à ce centre carcéral, situé dans le fief du puissant gang “400 mawozo”.

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