L’Accord Montana fait du «surplace», combien d’appels au dialogue faudra-t-il encore aux protagonistes ?

Le président désigné par l’Accord Montana, l’économiste Fritz Alphonse Jean, qui rencontrait des journalistes, jeudi, souligne que les pourparlers entre les tenants de l’Accord et d’autres secteurs de la vie nationale se multiplient en vue de proposer une alternative à la crise. Dans la foulée, les lignes ont peu bougé pour une initiative qui visait la rupture.

Dans la cuisine de l’Accord Montana, les recettes pour convaincre se cherchent encore. Après les élections, le cadre a très peu été modifié. Les élus (Fritz Alphonse Jean et Steven Benoît) poursuivent leur même agenda de rencontrer des acteurs pour convaincre sur le projet de «transition de rupture», sans arriver à rassurer l’opinion sur les voies et moyens à faire appliquer la feuille de route de l’Accord. L’espérance prendra encore du temps, la période qu’il en faudra pour atteindre le bout du tunnel?

La solution à la crise sociopolitique haïtienne passe par le dialogue et le consensus, a laissé entendre le président désigné par l’Accord Montana. L’économiste Fritz Alphonse Jean appelle à la conjonction des forces sociales pour adresser les défis d’Haïti. Pour lui, le moment de monter un Conseil électoral provisoire (CEP) pour organiser des élections est inopportun.

L’intervention de l’élu de l’Assemblée des signataires de l’Accord n’indique rien en termes de nouveautés, sinon le contexte, le site de la rencontre qui ont changé.

À la suite des élections, c’est le même plat offert, les mêmes recettes proposées. Emprunter la voie du dialogue, réformer l’État, freiner l’insécurité, combattre l’inflation, réinventer une nouvelle Haïti encore et encore.

Si le 30 janvier, avec les élections de Montana, l’illusion d’une nouvelle dynamique politique s’était installée, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle s’était vite dissipée. Le 14 février, les pourparlers voués à l’échec avec des divergences sur le planning de la rencontre entre le BSA et les signataires de l’Accord du 11 septembre ont rattrapé les acteurs sur leur immaturité politique et leur manque d’abnégation, ont résumé des commentaires.

Les délégués du Bureau de suivi de l’accord (BSA) ont brandi la thèse d’une attente trop prolongée alors que les promoteurs de l’Accord de Musseau ont évoqué l’incompréhension des initiateurs de Montana à la Résidence officielle du Premier ministre.

Comment préconiser le dialogue comme outil indispensable à la résolution de la crise et l’ignorer ou l’éviter dans le même temps ? s’interrogent des avisés quant à l’attitude des alliés de Magali Comeau Denis et Jacques Ted Saint-Dic.

Le pouvoir de facto, ses représentants non plus n’ont daigné se transcender face aux conditions imposées par Montana pour s’asseoir autour de la table. Les deux parties se regardent en chien de faïence, la crise perdure.

Jeudi, en présence d’autres signataires de l’Accord dont le dirigeant du RSD, Victor Benoît, l’ancien candidat au poste de premier ministre, Bonivert Claude, l’ancienne maire Claire Lydie Parent, l’architecte Ginette Chérubin, l’élu de l’Accord Montana a renouvelé l’engagement des promoteurs de l’initiative Montana d’accompagner la population haïtienne dans sa quête de mieux-être. À ce stade, ne peut-on pas questionner l’Initiative Montana sur ses actifs et réalisations? Réussir à monter le Conseil national de transition (CNT), élire un Président et un Premier ministre, aux yeux du commun des mortels, représentent peu par rapport aux attentes placées.

Dans l’intervalle, l’insécurité grandissante, la grève dans des hôpitaux publics, la crise économique, l’inflation galopante tenaillent les familles, les acteurs restent sur la corde raide.

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