L’affaire Wendelle Coq traîne, le doyen désigne la juge Godelie Joseph
L’abscence du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Bedford Claude, à l’audience en habeas corpus, vendredi, a contraint le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Bernard Saint-Vil, à mettre en continuation l’affaire concernant la juge Wendelle Coq Thélot.
Après la lecture de l’acte d’instance par le conseil de la défense, le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince a pris acte de l’absence du commissaire du gouvernement, Me Bedford Claude, à l’audience en habeas corpus sur le dossier de la juge Wendelle Coq Thélot. Au regard de l’article 28 du décret du 22 août 1995 sur l’organisation judiciaire, requérant les conclusions du ministère public pour statuer sur l’audience, le doyen Saint-Vil a décidé de mettre en continuantion l’affaire au 11 août prochain.
Par cette ordonnance, le doyen, juge né des référés, n’a pas pu faire droit à la demande du conseil d’annuler le mandat d’amener, l’avis de recherche et l’interdiction de départ émis à l’encontre de la juge Wendelle Coq Thélot, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. Il a procédé à la désignation de la juge Godelie Joseph pour jouer le rôle de ministère public à l’audience prochaine.
En réaction, les avocats constitués ont dénoncé le comportement du commissaire Bedford Claude ayant brillé par son absence. Ils ont qualifié d’irresponsable l’attitude du chef de la poursuite visant à faire trainer l’affaire. Me Marc-Antoine Maisonneuve brandit la thèse suivant laquelle la dame Wendelle Coq Thélot, juge à la Cour de Cassation, n’est pas justiciable par devant les tribunaux de droit commun. Seule la juridiction de la Haute Cour de justice est habilitée à statuer sur l’affaire, rappelle-t-il.
Me Arnel Rémy, membre du conseil, anticipe sur le fait que la juge Godelie Joseph ne se présentera pas à l’audience prochaine. Ces agissements, selon l’homme de loi, prouvent que la justice opère sous la coupe réglée du régime.