Le Core Groupe réclame des élections en Haïti, AKAO et RNDDH sortent leurs critiques
Le parti politique AKAO a donné ne sa position sur la note du Core Groupe encourageant la tenue des élections en Haïti d’ici le début de l’année 2021. Dans une note de presse parue ce 27 novembre, dont la copie a été acheminée à notre rédaction, les responsables de cette structure disent n’être pas étonnés par cette réclamation du fait que la communauté internationale a l’habitude de s’immiscer dans les affaires internes du pays. Aussi, selon les signataires de la note, le peuple haïtien doit rejeter d’un revers de main les déclarations de cette entité illégitime.
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a abondé dans le même sens, arguant que le moment n’est pas favorable aux scrutins par rapport à la prolifération des gangs.
AKAO évoque les raisons pour lesquelles les Haïtiens ne doivent pas prendre au sérieux les déclarations du Core Groupe. D’abord, du fait que «Apre Dye» (Jovenel Moïse) a décidé de consulter le Core Groupe en ce qui concerne les élections, tout en mettant de côté les institutions haïtiennes et la Constitution. Ensuite, par le fait que l’actuel Conseil Électoral Provisoire n’est pas le fruit d’un consensus et ne respecte pas les prérogatives de la loi-mère du pays, de plus la carte «Dermalog» n’inspire pas confiance.
D’autre part, le parti dirigé par le Dr Junot Félix rappelle qu’il n’y a pas de loi électorale fixant les règles des élections et le président de la République n’a pas le droit de diriger par décret, selon la Constitution. Il a aussi fait mention des milices politiques et de la fédération des gangs, encouragée par le BINUH, qui fragilise chaque jour un peu plus la sécurité du pays. Ce qui met en danger la liberté et le droit des gens et qui rendre hypothétique la tenue des élections dans ce contexte délétère.
Parallèlement, Pierre Espérance, secrétaire exécutif du RNDDH, rappelle que depuis 2011, le Core Groupe a supporté toutes les dérives du pouvoir PHTK en niant les massacres otchestrés dans les quartiers populaires. En ce sens, la population ne doit pas aller aux élections avec ce pouvoir puisqu’il n’y aura ni moyen de mener campagne ni possibilité de se rendre aux bureaux de vote sans la « bénédiction » des groupes armés.
Les deux structures croient que les déclarations du Core Groupe n’ont rien à voir avec les intérêts du pays et visent à soutenir une fois de plus Jovenel Moïse, et enfoncer le pays dans l’abîme. Pour cela, elles invitent toute la population haïtienne à éviter de prendre le chemin des urnes avec ce pouvoir afin d’éviter un autre 28 novembre 1988.
Eddyson de Varain / HIP