Le kidnapping, une menace collective qui plane au-dessus de nos têtes

Un nouveau jour se pointe à l’horizon, on se lève de notre lit, on prépare à manger aux enfants, on les habille, on les emmène à l’école, par la même occasion on se rend au boulot la peur au ventre, craignant d’être le prochain sur la liste des kidnappés, on s’y adapte déjà, comme d’habitude on vit avec. Telle est la triste réalité de notre quotidien depuis un certain dans le pays.

Le kidnapping tend à devenir normal en Haïti. Le taux très élevé des cas d’enlèvements confère à ce crime organisé une tendance normale. C’est un pays livré à lui-même. Toutes les conditions sont réunies pour s’exiler ailleurs. Haïti est aujourd’hui une terre invivable. C’est un pays à l’agonie, pris en otage par la bourgeoisie rentière, dirigé par des gens inaptes, des intellectuels colonisés qui servent les intérêts du blanc et enfin livré aux bandits qui tuent, massacrent et séquestrent les gens en toute impunité. C’est une situation désagréable, concoctée par le pouvoir PHTK et approuvé par la communauté internationale pour faire d’Haïti une terre d’enfer et faire fuir les fils et filles authentiques de ce pays.

Notre passé tribal nous empêche de voir la menace collective qui nous guette. A chaque cas de kidnapping, on s’empresse d’abord à identifier le secteur d’appartenance de l’individu pour se faire une idée. Tous les individus n’ont pas la même importance. Un docteur kidnappé suscite plus d’attention qu’un marchand de fritures, un pasteur, un prêtre, un ressortissant étranger bénéficient d’une attention plus poussée que des étudiants, ou un professeur kidnappé. Cet état de fait représente un obstacle à une prise de conscience collective. Nous sommes peut-être les prochains sur la liste des kidnappeurs. Le secteur auquel j’appartiens attend son tour pour observer un arrêt de travail, le secteur auquel vous appartenez attend que l’un de vous soit entre les mains des ravisseurs pour fermer les portes. Pendant ce temps, « Apredye » fonce tout droit vers son referendum, nos frères sont enlevés, nos sœurs sont violées, des citoyens sont tués. Le malheur s’abat journellement sur le pays.

Le drame de ce pays c’est l’enracinement du mal. Les racines sont beaucoup trop profondes. Ce n’est pas un hasard si l’on est arrivée là, c’est la résultante de plus de 30 ans de mauvais choix, de manipulation du vote de la population, de l’ingérence de la communauté internationale et de la complicité des pouvoirs qui se sont succédé et la gourmandise de la classe économique rentière.

En plus de 30 ans, aucun gouvernement n’a pensé à un plan pour combattre le chômage, l’Etat n’a jamais adressé le problème des zones précaires (Ghettos), l’éducation est banalisée, dépourvue de toute orientation patriotique. Nos dirigeants en complicité avec les élites intellectuelles colonisées du pays, les élites économiques croupions et l’impérialisme conduisent le pays vers l’abime. Il faut pointer du doigt les principaux responsables de nos malheurs pour comprendre dans quel merdier sommes-nous. Il faut surtout aujourd’hui que nous nous unissions pour un sauvetage collectif ou continuer à accepter ce pouvoir criminel qui est le principal responsable de l’insécurité et du fléau de kidnapping.

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