Le paradoxe du « passage à Martissant »

« Gen pasaj Matisan jodi a? » devient l’interrogation la plus courante de presque tous ceux qui fréquentent la 3e Circonscription de Port-au-Prince. Ils veulent, par cette question, savoir si les puissants chefs de gangs qui contrôlent tout à Martissant ont donné le droit de traverser cette route. Et même s’ils l’autorisent, les choses ne sont toujours pas faciles. Entre tirs nourris, enlèvements en cascade et détournements de véhicule, le calvaire des usagers de cette voie se poursuit.

La route de Martissant a été bloquée d’accès durant presqu’une semaine. À l’exemple d’un homme de bon cœur, Izo, le chef de gang de Village de Dieu, avait autorisé le passage. Cependant, cette autorisation était la pointe de l’iceberg puisqu’en dessous se cachaient des actes des plus répréhensibles.

Si les tirs nourris résonnent, plus de six mois après, nuit et jour dans cette zone, les détournements de véhicules sont aussi au rendez-vous. De même, le kidnapping n’a pas cessé et selon les informations rapportées par le quotidien Le Nouvelliste, plus d’une demi-douzaine de personnes ont été enlevées ce mercredi 22 décembre 2021, au redoutable Martissant. Parmi les victimes figure Tom Adamson, Président Directeur Général (PDG) de SAFICO, sans compter d’autres qui ont été relâchées peu de temps après leur enlèvement.

Soulignons que, six mois après et malgré l’impact de cette situation sur le quotidien du pays, les autorités en place s’en foutent complètement. La question du banditisme, aussi criante qu’elle soit, ne fait pas partie de leur priorité.

Entretemps, la masse défavorisée continue de croupir dans la crasse, ne sachant plus à quel saint se vouer á l’approche des fêtes de fin d’année. Après tout, il faut croire que «malere pa konn nan fèt». N’est-ce pas Me André Michel?

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