Le RNDDH s’acharne contre la détention préventive prolongée
Dans un rapport de 20 pages, le Réseau National de Défense des Droits Humains a passé au peigne fin les centres carcéraux du pays, décelant ainsi une forte population carcérale en détention préventive prolongée, soit 79.14%. Le RNDDH a plaidé en faveur des moyens adéquats pour améliorer les conditions de détention en Haïti.
« Le dysfonctionnement quasi-total de l’appareil judiciaire haïtien a exponentiellement impacté le taux de détention préventive. En effet, au 20 octobre 2020, la population carcérale haïtienne est estimée à 11.131 détenus-es, dont 8.809 en attente de jugement et seulement 2.322 condamnés », a indiqué le Réseau National de Défense des Droits Humains.
« Ainsi, 79.14 % de la population carcérale sont en attente de jugement et 20.86 % sont condamnés. Et, sans surprise, la juridiction de première instance de Port-au-Prince affiche, avec 38.75 %, le taux le plus élevé de personnes en situation de détention préventive illégale et arbitraire », a poursuivi l’organisation de défense des droits humains.
Le RNDH sans le nommer a dénoncé une discrimination à l’encontre des femmes détenues dans des centres carcéraux du pays. « Parmi les hommes incarcérés, 82.37 % sont en attente de jugement contre 17.63 % condamnés. Or, 89.15 % des femmes incarcérées sont en attente de jugement contre seulement 10.85 % condamnées », peut-on lire dans le document. L’ONG soutient que « ces statistiques prouvent que le fait d’être une femme est un facteur clé augmentant le temps de détention préventive illégale et arbitraire ».
Après ces constats, le RNDDH a fait quelques recommandations aux autorités pénitentiaires comme : mettre en place dans toutes les prisons du pays un programme continu de réinsertion sociale des détenus-es ; Renforcer les programmes déjà existants en fournissant aux responsables de prisons les ressources humaines et matérielles nécessaires à l’apprentissage des détenus-es, enseignants-tes, ordinateurs, machines à coudre, outils d’agriculture…; rendre disponibles en milieu carcéral des activités récréatives telles que le basket-ball, le volley-ball, le football…
Joubert Joseph/HIP
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