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L’étoile Vinicius Jr. ou quand la reconnaissance échappe à l’évidence

Le 28 octobre 2024, dans l’élégance d’une nuit parisienne, la planète football a été secouée. Presque à la surprise générale, le prestigieux Ballon d’Or n’a pas été décerné à Vinicius Júnior, l’attaquant flamboyant du Real Madrid. Contre toute attente, c’est Rodri, 28 ans, milieu de terrain espagnol, qui a soulevé le trophée, suscitant une onde de choc et des débats enflammés. Si certains observateurs célèbrent le choix, d’autres – incluant le Real Madrid lui-même – dénoncent avec ferveur une décision teintée de partis pris, jetant des soupçons sur le rôle de l’UEFA dans l’issue des votes.

Le Real Madrid, outré, a boycotté la cérémonie, accusant ouvertement l’instance européenne de manipulations douteuses. Pour des spécialistes du football tels que Jean-Michel Larqué, le choix de Rodri est « dur à avaler » et peine à convaincre. Selon lui, attribuer le Ballon d’Or à Rodri, c’est renoncer à l’esprit du football qui s’incarne dans des figures comme Zidane, Platini ou Di Stéfano, des légendes dont la magie a marqué les cœurs. « Rodri est un bon joueur, mais ce n’est pas le meilleur joueur du monde actuellement », tranche Larqué, exprimant une déception que partagent des millions de fans.

Vinicius, le combattant qui défie les épreuves

Pour Vinicius Júnior, cet échec n’est qu’une autre étape dans un parcours semé d’embûches. Depuis ses débuts au Real Madrid, le jeune Brésilien a souvent essuyé critiques et obstacles. Dès son arrivée, il a dû prouver sa valeur dans un univers de compétition extrême, gravissant un à un les échelons pour se faire une place parmi les meilleurs. Bien loin des privilèges, Vinicius n’a rien reçu en cadeau ; il s’est imposé par la force de son travail et de son talent, refusant de se plier aux codes parfois étouffants de cet univers élitiste.

Plus qu’un simple joueur, Vinicius est devenu une voix.Face aux attaques racistes qu’il a subies en Espagne, il n’a pas hésité à dénoncer avec courage, affirmant que l’Espagne est un pays raciste et que, si elle ne prend pas des mesures pour combattre ce fléau, elle ne mérite pas d’organiser la Coupe du Monde 2030. Un acte de bravoure qui, loin de chercher la sympathie, a été un coup de poing dans une société parfois silencieuse devant ses propres injustices.

Un vote contesté, une partialité troublante

Bien que France Football assure que le vote est réalisé par 100 journalistes de pays classés dans le top 100 FIFA, aucun critère n’est en place pour garantir la qualification ou la neutralité de ces votants. Cela ouvre la porte à des choix discutables, comme celui du journaliste salvadorien qui n’a pas inclus Vinícius dans son top 10, estimant qu’il n’avait pas une importance majeure sur le terrain. Cette subjectivité fait écho aux tensions raciales et culturelles que Vinícius a subies toute sa carrière, laissant planer un doute : ce choix aurait-il été influencé par des sentiments plus profonds que le simple talent sportif ?

Certains refusent d’y voir du racisme, d’autres insistent pour que la question soit posée. Ce choix de Rodri est perçu par une grande partie du monde comme un classement motivé par une certaine animosité envers Vinícius, vedette brésilienne qui incarne une modernité que certains refusent encore d’accepter. Là où France Football et l’UEFA voient un vote, beaucoup voient un message.

Vinicius, icône et résilience face à l’adversité

Vinicius n’est pas étranger aux critiques. De ses débuts au Real Madrid, il a enduré méfiance, marginalisation et mépris, même au sein de son propre vestiaire. Le souvenir des paroles de Karim Benzema, qui aurait confié à un coéquipier de ne pas lui passer le ballon, reste une cicatrice ouverte dans son parcours. Malgré tout, Vinícius s’est élevé au-dessus de ces offenses, répondant inlassablement sur le terrain, là où ses pieds parlent mieux que toutes les polémiques.

Face aux déceptions et injustices, Vinicius reste inflexible : « J’en ferai 10 fois plus si nécessaire. Ils ne sont pas préparés », a-t-il publié sur X. Un message puissant qui en dit long sur son ambition et sa foi en son propre talent.

En fin de compte, si le Ballon d’Or échappe aujourd’hui à Vinicius, son étoile, elle, brille d’autant plus fort. Ce n’est pas le vote de 100 journalistes qui effacera la marque indélébile qu’il laisse dans l’histoire du football moderne. Il est devenu un symbole, un combattant face à l’adversité, un leader qui refuse de se plier aux injustices. Là où certains voient en Rodri un choix temporaire, le monde voit en Vinicius une légende en devenir. Et si le Ballon d’Or a élu Rodri, l’âme du football, elle, a choisi Vinicius.

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