Manifestation des étudiants : gazé par la PNH, un enfant de 5 ans décède à l’HUEH

À l’initiative des étudiants de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE), plusieurs centaines de manifestants ont été dans les rues à Port-au-Prince, ce lundi 7 septembre, en vue de continuer de réclamer justice pour le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, assassiné chez lui, vendredi 28 aout, non loin de la résidence présidentielle.

La manifestation réclamant justice après l’assassinat du professeur de droit constitutionnel et de méthodologie a tourné au cauchemar quand des agents du CIMO ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule au niveau de l’Avenue Jean Paul II. Des écolières du Lycée Marie Jeanne ont failli mourir asphyxier. La manifestation dispersée a rebroussé chemin pour reprendre la Rue Capois et a ensuite rejoint la marche du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti.

Une fusion qui a été vite détruite par un usage abusif de gaz lacrymogène. Manifestants, passants et écoliers, pris de panique, ont dû courir dans tous les sens. Ce qui a créé une paralysie de la circulation à l’Avenue John Brown.

Les étudiants et militants de l’opposition se sont reconstitués devant les locaux de la FDSE où ils ont érigé des barricades de pneus enflammés et aligné des chaises sur la chaussée. Des agents de diverses unités de la Police Nationale d’Haïti ont fait un large usage de gaz lacrymogène, tuant ainsi, par asphyxie, un enfant de cinq ans interné à la pédiatrie de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti. L’information a été confirmée par Lebien Joseph, président du Syndicat de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) qui a fait savoir que le corps a été transporté à la morgue de l’Hôpital.

Tôt dans l’après-midi, les parages du Champs-de-Mars se sont transformés en un véritable champ de bataille où il y a eu des affrontements entre des étudiants et des agents des forces de l’ordre, plus particulièrement, de l’Unité Générale de la Sécurité du Palais National, retranchés devant le Palais présidentiel. Des écolières et écoliers se sont évanouis. Des manifestants en colère ont tenté d’incendier un blindé de la PNH qui était en panne devant les locaux de la FDSE.

Après la mort du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, beaucoup de voix se sont élevées au sein de la société civile pour réclamer justice et ont, pour la plupart, accusé ouvertement le président Jovenel Moïse, jugé incompétent et corrompu, d’avoir commandité ce crime odieux.

Joubert Joseph / HIP

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