Manifestation des étudiants : un mort par balles, les policiers assassinent impunément

Des centaines d’étudiants de différentes facultés de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) ont manifesté à Port-au-Prince, ce lundi 5 octobre, en vue de dénoncer l’assassinat de l’un des leurs, à savoir Grégory Saint-Hilaire tué par balles par un agent de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) vendredi 2 octobre dans la soirée dans l’enceinte de l’Ecole Normale Supérieure (ENS).
Au moins une personne a été tuée dans le cadre de ces mouvements de protestation.
Des policiers ont tout fait pour tuer dans l’œuf, comme c’est devenu monnaie courante ces derniers temps, la manifestation des étudiants visant à réclamer justice pour leur camarade assassiné. La marche qui a débuté devant l’ENS a vite été dispersée par des agents des forces de l’ordre au niveau du Marché Salomon à coup de gaz lacrymogènes. Les étudiants qui ont érigé des barricades de pneus enflammés et jeté des pierres sur la chaussée se sont en maintes fois reconstitués.
Des étudiants ont dénoncé le « silence complice » du Rectorat de l’UEH, qui selon eux, n’a jamais pris position en faveur les membres de l’UEH victimes de brutalités policières. Ils en ont profité pour s’en prendre à Fritz Deshommes, d’après eux, qui a tenté de militariser des espaces universitaires comme la Faculté des Sciences Humaines.
Au moins trois véhicules immatriculés service de l’État ont été incendiés au cours de ces mouvements de protestation. Un jeune garçon a été tué d’une balle à la tête par un agent de l’UDMO, accusent les manifestants qui ont exigé le départ de Jovenel Moïse, jugé incompétent et corrompu. Au niveau de l’Avenue John Brown (Lalue), des soldats des Forces Armées d’Haïti FAD’H sont intervenus en tirant à balles réelles pour disperser les protestataires. Les militaires ont forcé des passants à enlever des barricades érigées sur la chaussée.
Les manifestants qui voulaient déposer le cadavre du jeune garçon assassiné devant le Palais présidentiel n’ont pas pu passer de la parole aux actes. Des agents de différentes unités de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont fait un large usage de gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants et enlever le corps du défunt sans le constat légal d’un juge de paix.
Joubert Joseph / HIP