Marche des avocats: combien de voix faut-il pour condamner et obtenir justice?

La foule des protestataires partie de la rue Rivière jusqu’à l’avenue de la République, a exprimé son ras-le-bol à la suite de l’assassinat, le 28 août dernier, du Bâtonnier Monferrier Dorval.

Un crime de trop, un assassinat révoltant, ont scandé des avocats accoutrés de leur toge dévalant l’avenue Lamartinière, aux premières heures du jeudi 3 septembre. Des cris, des dénonciations inondaient les réactions des avocats indignés par le meurtre de leur bâtonnier, dans des circonstances révoltantes.
Gervais Charles, ancien Bâtonnier n’accorde pas un zeste de considérations à l’annonce du Commissaire du gouvernement a.i de la juridiction de Port-au-Prince, affirmant avoir remonté un réseau de criminels susceptibles d’être des exécutants du meurtre du 28 août perpétré dans le quartier de Pèlerin 5. Ses considérations sont sans équivoques; les coupables doivent être présentés à la société, pas question de berner l’opinion sur de fausses pistes, s’époumone-t-il.


Le mouvement contre l’insécurité et l’impunité initié par le Conseil de l’ordre des avocats du Barreau de Port-au-Prince trouve également écho chez d’autres acteurs de la société, d’autres catégories sociales exposées à la machine effrénée de l’insécurité. Des militants politiques, éléments incontournables de la mobilisation anti-PHTK, se sont faits distinguer en agitant les parages du Palais national, à l’avenue de la République. Des scènes violentes, des heurts, des confrontations entre forces de l’ordre et manifestants ont caractérisé ce chapitre de la marche des avocats.

Le secrétaire du Barreau, Robinson Pierre-Louis, salue l’engagement manifesté par ses confrères pour faire étendre leur voix. Le crime est immonde, la réaction des autorités policières et judiciaires l’est autant, juge l’avocat.


Alors que pour le porte-parole du secteur démocratique et populaire, le suspect numéro un de l’exécution du procédurier est connu de tous. Pour avoir pris du temps pour sécuriser la scène de crime, André Michel accuse le chef de la poursuite, Gabriel Ducarmel d’être l’un des cerveaux du meurtre.

La mobilisation pour obtenir justice pour la famille de l’homme de loi Monferrier Dorval, pour la communauté judiciaire sera longue et sans répit, prévient Simon Dieuseul Desras sollicitant au passage l’aide des esprits tutélaires pour traquer les auteurs matériels du crime.

Au terme de la marche, après le message final, les organisateurs envisagent d’intensifier la mobilisation, sans penser à fléchir, à moins que des preuves irréfutables soient présentées confirmant de vrai coup de filet de la police.

Haiti Infos Pro / HIP

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